21 janvier 2020
Nous vous avions laissé en Colombie il y a bien trois mois. Trois mois sans rien écrire de nos aventures, trois mois à vivre un voyage hors du commun, trois mois à se dire que le moment présent est tellement intense que le blog attendra. Enfin, nous retrouvons le temps et l’envie de raconter.
Lola s’était très vite remise de sa douleur au genou, nous avons repris notre route comme si de rien était après quelques jours de repos. Voici donc le récit de nos premières semaines en Équateur.
Nous arrivons en équateur assez tôt le matin puisque nous dormions qu’à quelques petits kilomètres de la frontière (en descente). D’après ce qu’on avait lu sur quelques blogs de voyageurs, il est possible d’attendre très longtemps si on y arrive plus tard.
Est-ce dû à l’heure, nous n’en savons rien, mais nous n’avons pas attendu à la frontière, même pas eu le temps de discuter avec notre voisin de file d’attente qui voulait tout connaître de notre voyage.
Le passage de frontière se fait en franchissant une rivière, toute au fond d’un « canyon ». Nos premiers kilomètres équatoriens seront donc en montée.
Du coup, nous arrivons assez tôt à Tulcan, ville frontalière où nous trouvons tout ce dont il nous est nécessaire en très peu de temps. Pour les sous, pas besoin d’en changer puisqu’ici on utilise les dollars américains et nous en avions garder du Panama, puisqu’ils s’utilisent et se changent facilement dans tous les pays d’Amérique du Sud. Pour la carte sim, c’est aussi très simple, toute les petites tiendas en vendent et c’est vraiment pas cher. Et pour finir, quelques courses puisque nous partons ensuite sur des routes où il n’est pas sûr qu’on trouve du ravitaillement.
Heureusement que Piv anticipe quelques repas d’avance, puisque après un pique-nique dans un super parc pour enfants, nous partons pour une belle route, tout en dénivelés positifs et en chemins !.
On découvre par la force des choses qu’en Équateur, les itinéraires secondaires n’ont pas forcément un beau goudron bien lisse.
On quitte ainsi la panaméricaine à la sortie de Tulcan, pour attaquer direct sur des routes de campagnes cabossées. Bon, l’état général reste assez correct jusqu’aux dernières habitations, mais après ça se corse. Beaucoup de caillasse, de nid de poule, et plus aucune voiture ou pick up en renfort. Nous terminons cette première journée sur un chemin de terre bien cabossé.
Comme souvent, on est récompensé de nos efforts à la découverte d’un superbe lieu de bivouac tout plat (ce qui est rare dans ces montagnes). On est seuls avec une vue magnifique.
Montage de tente, jeu dans la terre et le sable, feu pour cuisiner et feu de camp pour se réchauffer. On profite pleinement de ce premier bivouac d’altitude, à 3400m. Enfin, nous sortons tout le matériel que nous traînons depuis presque 4 mois (polaire, doudoune, coupe-vent, gants…) : 7°, on avait un peu perdu l’habitude !!!
Le lendemain, on continu en direction de la magnifique réserve écologique d’El Angel. Ça monte toujours et la route est atroce, les enfants marchent beaucoup pour éviter qu’on ne pousse nos montures. Les paysages quant à eux sont époustouflants. On découvre une plante spécifique, les Frailejones, Lola vous a fait un article sur ce qu’on trouve dans cette réserve.
Après plus de 3H de vélo (et seulement 18km !!!), nous arrivons au refuge de ce parc naturel tenu par les gardes qui se relaient sur place. Après les questions habituelles, et sans qu’ils ne soient trop surpris de nous voir la haut sous la pluie avec nos 3 minots, ils nous proposent d’utiliser une chambre du refuge (ambiance refuge de montagne comme en France) ou de monter notre tente dans une pièce où sont rangés quelques outils. Nous privilégions la tente, vu qu’il n’y a pas de chauffage et qu’ainsi on se tient bien chaud (heureusement, nous sommes désormais à 3700m, on descend à 4° dans la nuit, «ichitchaï » comme on dit ici, (formulation d’origine Incas, que l’on peut traduire par « ça caille »).
On comprend donc que les gardes du parc ont l’habitude d’accueillir ainsi les voyageurs. Nous suivons plusieurs voyageurs à vélo sur les réseaux sociaux, tous y étaient passés aussi. C’est un des grands avantages du vélo, je ne pense pas que ce parc soit très carrossable en taxi ou en minibus.
Nos hôtes nous laissent accès à la cuisine, on ne se privent pas d’infusions et de soupes qui nous réchauffent et nous permettent ainsi d’utiliser l’eau du petit ruisseau venant des lagunes avoisinantes sans risquer l’indigestion.
Le temps est bien couvert (il bruine depuis le début d’après midi) et les gardes nous conseillent d’aller voir les belles lagunes le lendemain matin, lorsque le ciel sera dégagé !!
Le lendemain, le ciel est toujours bien chargé, mais une petite éclaircie nous motive à aller nous balader avant de pédaler ! Et heureusement ! Nous n’aurons pas les belles vues des lagunes sous un beau ciel bleu, mais le parcours dans les passages nuageux aura aussi son charme. Ce parcours est agréable, monte jusqu’à 3800m, avec de belles vues et il est bien aménagé avec pleins d’explications, adaptées à nos enfants. Nous apprenons ainsi que des ours vivent dans les parages. Peu après, dans un passage boueux, nous remarquons des empruntes, bien plus grosses que des chiens, biens larges, est-ce des empruntes d’Ours ? Et bien oui, c’est ce que nous confirmera l’un de gardes après nous avoir dit qu’il était impossible d’en voir si proche du chemin, il finira par nous confirmer en regardant nos photos, qu’il s’agissait bien d’une emprunte d’ours en nous précisant qu’on avait de la chance. Nous ne savons toujours pas si notre chance étaient de voir ces empruntes ou de ne pas avoir rencontré l’Ours qui va avec!
Nous repartons à vélo, content de nos découvertes et motivés pour attaquer une route bien accidentée. Après 2H30 de vélo, en descente dans des chemins de cailloux, avec des parties de routes qui se sont effondrées dans le ravin, d’autres inondées, … nous arrivons enfin à El Angel, soit tout juste 18 km plus loin.

C’est superbe !
Ces 3 jours dans les chemins chaotiques, nous ont tellement fatigués que nous nous arrêtons directement ici et profitons d’une après-midi de pause. L’occasion de réparer la chariote (qui a la toile du fond complètement déchirée à force de se faire racler sur les cailloux), mais aussi de re-fabriquer une nouvelle béquille bien solide sur celle que l’on avait cassé au costa-Rica.

Ces 3 équatoriens nous dévisage à bord de leur grosse voiture, mais nous aussi ! C’est notre premier vrai moment auprès de la population locale. Nous venons de passer 3 jours, coupés de tout. Premier resto, nouvelles habitudes, après 3 jours en Equateur.
Nous repartons donc le lendemain, bien équipé, pour une grande et belle descente sur une route bien lisse cette fois !
Bon, petit oubli sur le profil de cette journée, elle commence en fait par une montée de 150 m de dénivelé (un détail). Ensuite, la descente est belle et bien lisse, et c’est là que P-Yves crève une première fois, puis une deuxième avant de s’apercevoir que son pneu arrière est en train de se déchirer complètement sur le flan ! Il réalise une réparation d’urgence avec des morceaux de vieille chambre à air collés à l’intérieur du pneu avec de la colle à rustine. Ça tient, et ça nous permet de finir la journée sans trop d’ennuis mécaniques. Il n’empêche qu’après avoir rejoint la panaméricaine, ça monte, ça monte, ça monte ! Et ici, impossible de compter sur un véhicule ou un camion vide pour nous emmener, ils sont tous pleins à craquer de fruits et légumes qui viennent des campagnes pour approvisionner les grandes villes à venir.
Cette étape jusqu’à Ibarra est finalement plus longue que prévue, bien trop longue. Nous ferons finalement 1250m de dénivelé positif et 60km qui, associés aux ennuis mécaniques en fait une bien trop longue étape.
C’est donc exténués que nous arrivons à notre adresse warmshower juste avant la nuit, après avoir traversé toute la ville sans prendre le temps de s’arrêter !
Nous sommes accueillis pour une personnes qui a les clés de ce logement grande classe (2 chambres, 2 salles de bains, cuisine que pour nous), avant de rencontrer les parents de Francisco ce warmshower qui s’organise pour que des cyclistes puissent bénéficier gratuitement de ce logement AirBnB (appartenant à ses parents) quand il est disponible. Et nous en profitons pleinement , quand nous apprenons dans la soirée que ce logement est utilisé le lendemain matin à 8H et qu’il faut donc libérer les lieux à 7H !!
Décidément ! On se reposera plus tard !
Le lendemain matin on attaque par une belle montée en chemin de pierre qui nous emmène à San Antonio, petit village où l’on trouve une boulangerie et un parc pour un petit dèj’/jeux, pendant que P-Yves sillonne le secteur pour trouver un nouveau pneu.

Ça serait plus facile en moto non ?
Après une bonne heure et demi de recherche il revient avec son nouveau pneu tout neuf (à installer). Nous commencerons donc à pédaler qu’après 10H du matin. Nous avons privilégier une petite route alternative de la panaméricaine et on ne regrette rien. C’est une route qui reste au pied du volcan Imbabura (qui culmine à 4557m). Elle est presque lisse, vraiment agréable, avec peu de voiture et nous mène sans trop de difficultés jusqu’à Otavalo où nous sommes pressés d’aller manger. Mais puisque le camping que nous visons est presque sur la route, on passe déposer les affaires avant d’aller manger ! Ah, mais la toute dernière pente est à 20 % et nous sèche complètement. On mettra une bonne demi-heure à s’en remettre avant d’aller manger en ville les Almuerzos (repas complets avec soupe en entrée, plat avec viande ou poisson, riz et légumes et un dessert pour finir, le tout accompagné d’un jus de fruits frais) et secos (seulement le plat de viande et accompagnement avec le jus) à des prix imbattables (2,50$ pour l’almuerzo et 1$ pour le seco!!!).
Ensuite, on se balade dans la ville, marché d’artisanat andain, marché de produits locaux (on retrouve ainsi tous les fruits et légumes qui nous ont doublés sur la route!). On trouve presque de tout ! Grâce la côte pacifique, l’Amazonie et les montagnes, les températures quasi constantes toutes l’année permettent à l’équateur de cultiver quasiment toutes sortes de fruits et de légumes, facilement transportables jusqu’au grandes villes du pays. On se régale alors de fraises, mures, mangues, avocats, … tout est bon et local, alors profitons en !!!
De retour à notre camping, on se prévoit une petite journée de coupure. Une journée, où on ne fera finalement … rien. Mis à part du linge, manger, éditer notre article sur la Colombie et regarder nos enfants profiter de grands espaces de verdure avec lapins, poules et de nombreuses cachettes pour s’amuser ainsi, toute la journée, sans voir le temps passer.
Nous passons notre première soirée avec les propriétaires du camping (relié à un hôtel) et tout est simple. Nous partageons un agréable moment autour de la cheminée, dans une ambiance vraiment simple. Une des femmes amène un jus de mora (mures) chaud, un homme se charge de ramener des petits pains, une autre ravive le feu. On se sent en famille, ça fait du bien ! Et cette impression de simplicité est vraiment rare. On écoute, on observe, on interagit.
On repart d’Otavalo en se disant que nous avons sûrement besoin de 2 ou 3 jours pour aller jusqu’à Quito. Mais avant cela, nous allons enfin passer la ligne symbolique de la mittal del mundo, la ligne imaginaire de l’équateur ! Ce n’est pas rien et ça nous rappelle des souvenirs de cours de géographie. On la passe !!!!! MAIS …. …. sans la voir !
Un trait jaune au sol en plein milieu d’une descente sur une route de montagne, un belvédère quelques centaines de mètre plus tard et basta ! Rien, on a même pas une photo : nous étions en pleine descente ! Grosse déception !
On a changé d’hémisphère, le GPS nous le précise, mais, à part ça pas grand chose à voir. On s’arrête pour un petit goûter au belvédère, et on se fait arroser par une grosses pluie incessante. On reprend le vélo dans l’idée de trouver un bivouac assez rapidement, on descend sans rien voir pour s’arrêter. A côté de la rivière, à la fin de la descente donc, on remarque un petit spot qui a l’air sympa, on s’y engage et l’on voit de nombreux véhicule de chantier (camions, pelleteuses, …). On pose la question pour savoir si l’on ne va pas gêner et on apprend alors que le pont d’à côté est en travaux, mais qu’ils ne travaillent que la nuit. Si nous n’avions pas demander son avis à ce pauvre monsieur qui faisait sa sieste à l’avant de sa pelleteuse, nous nous serions installé au beau milieu du chantier !!!
Changement de programme, on doit alors s’attaquer à la montée qui suit, sans trop savoir où l’on pourra s’arrêter, il pleut toujours, ça grimpe, ce n’était pas du tout le projet de cette fin de journée, on manque de motivation. On se décide à faire appel à la solidarité des véhicules qui nous doublent. C’est ainsi que nous sommes recueillis sous la pluie par Adriana et Christiano qui nous embarquent à bord de leur pick-up. De la place pour les vélos, les sacoches et pour nous à l’arrière sur de grands sièges super confort, c’est parti ! Mais pour aller où !? Nos chauffeurs vont jusqu’à QUITO à 70 km de là (2 bonnes journées de vélo avec du dénivelé)…. On ne se fait pas trop prier pour qu’ils nous amène jusque là-bas. L’arrivée sur Quito nous promettaient beaucoup de pentes avec beaucoup de circulation, on s’en passe donc avec plaisir. Autre question, ou allons nous dormir ? Notre warmshower ne nous attend pas pour le moment ! « Si vous voulez vous pouvez venir dormir à la maison ! » nous répondent nos formidables chauffeurs !!
Voilà comment une fin de journée que l’on commençait à sentir vraiment galère se termine merveilleusement bien. Nous rencontrons leur super chien, Marine cuisine une belle marmite de pâtes aux légumes, Christiano nous ouvre un petit vin d’Espagne, on découvre un couple passionnant, on se régale ! Dans la soirée, Daniela, notre Warmshower de Quito nous envoie un message pour nous annoncer qu’elle peut nous accueillir dès le lendemain, elle habite à seulement 4km de nos hôtes de la veille. Entre les maisons de nos deux « anges gardiens », un parc aux multiples jeux pour enfants, juste à côté d’un magasin pour faire quelques courses.
Le programme de la journée suivante est tout trouvé !!!
Le lendemain, nous sommes accueillis par Daniela, une cyclo-voyageuse qui est parti, quelques temps auparavant avec 3 autres filles pour 9 mois en Amérique du Sud, à la recherche de témoignages de femmes « leadeuses », elles s’appellent les Warmi Fonias. Daniela parle français, son grand-père était belge et elle très très joyeuse et chaleureuse. Elle vit dans un appartement autonome qui fait partie de la maison de sa grand-mère. Nous aurons donc l’occasion de rencontrer toute la famille. Les enfants quant à eux étaient régulièrement conviés à manger un petit chocolat offert par super mamie !!
Nous nous sommes sentis si bien ici qu’on y est presque resté une semaine sans trop sans rendre compte. Peut-être faut-il préciser que Lola était bien malade les 3 premiers jours, ce qui nous a incité à tous se reposer. Le reste de notre semaine a surtout été marqué par une visite du centre historique de Quito, et ses nombreuses églises et chapelles, puis une visite en hauteur. Nous avons pris un téléphérique pour monter à 4000m avec une vue extraordinaire sur toute la ville. Après quelques minutes de marche, une grande balançoire à disposition pour de sublimes photos. Des moments magiques à vivre en famille.

Complètement sonnés par l’altitude ces deux là !

La pose traditionnelle ! Mais à 4000m cette fois !
Quito, c’est aussi la ville où l’on a rencontré « Coco », un français avec qui nous étions en contact depuis plus d’un mois pour qu’il nous ramène de France un colis soigneusement préparer par les parents de P-Yves. On retrouve ainsi de quoi réparer notre filtre à eau, yeah ! Mais aussi un mélange d’huile essentiel magique pour calmer les démangeaisons des piqûres en tout genre, et un peu de matériel pour entretenir nos montures !! Pour cela, on se retrouve dans un petit restaurant végétarien, bien agréable. Coco vit désormais en Équateur, pays qu’il a découvert en voyage en vélo et où il s’est arrêter faire une pause. Quelques années plus tard, la pause s’est transformé et il travaille dans la réalisation de documentaires pour une ONG.
Nous sympathisons si bien que nous le mettrons en contact avec un couple de cyclo-voyageurs suisses rencontrés par hasard dans la ville, cherchant un logement pour quelques jours. Nous nous retrouverons donc une dernière fois, pour déguster des pizzas tous ensembles les cyclo-voyageurs et nos hôtes, une belle tablée de 11 personnes Franco-équato-suisse !!! Un vrai bon moment convivial.
Lors de cette soirée, nous découvrirons que Juan, le compagnon de Daniela avec qui nous nous démenons depuis presque une semaine pour communiquer en espagnol, parle en fait très bien anglais !!! Si nous avions su ! On ne sait pas pourquoi on s’est directement lancé à communiquer en espagnol avec lui en se disant qu’il ne parlait pas d’autres langues. Et pas de regrets, nous avons eu de bonnes discussions en espagnol ensemble. Nous avons aussi échangé quelques spécialités, faire découvrir le Ti’punch et déguster le párajo azul (« l’oiseau bleu » est un breuvage local réalisé à partir d’un alcool de canne à sucre, de sucre et d’anis), partager le délicieux gâteau au chocolat découvert au Panama et découvrir comment se réalisent des glaces maisons, du pain au levain, du vinaigre de banane ou même un vinaigre ménager réaliser à partir des peaux d’agrumes que l’on jette (sans vinaigre blanc, juste les agrumes en décomposition) !!! Nous nous trouvons vraiment en phase avec Daniela et Juan, qui eux aussi essayent de se passer des emballages plastiques, de se déplacer au quotidien sans voiture, manger des produits les plus naturels possibles qu’ils deviennent rapidement de très bons amis… Juan est menuisier et travaille aussi très bien le verre (ici on boit dans des verres qui sont en fait des « cul » de bouteilles découpées). Daniela quand à elle est designer. Elle travaille en partie à son compte et aussi pour la « Red de Guardianes de Semillas » (www.redsemillas.org) . Il s’agit d’un réseau qui œuvre pour préserver les graines, semences des espèces végétales anciennes susceptibles de disparaître au profit des espèces plus « rentables ». Une de ses dernières réalisations correspond à un livre présentant des légumes anciens, leurs histoires, leurs vertus et des exemples des recettes pour les déguster ! Ce réseau propose aussi des formation et des accompagnement pour découvrir, comprendre la permaculture et favoriser la conversion des agriculteurs pour une agriculture biologique. Nous sommes fan de ce que réalisent nos hôtes et nous passons des journées très agréables. Il est très difficile de reprendre la route. Difficile de quitter nos nouveaux amis, difficile de traverser cette grande ville de Quito sous la pluie et difficile de se remettre à pédaler après 6 jours de coupure.
Si difficile qu’à la sortie de la ville nous montons dans le premier bus en direction de Latacunga, la prochaine ville. Cela nous évite une route avec beaucoup de trafic, qui aurait pu être intéressante par beau temps avec paraît-il des vues incroyables sur les volcans d’ici, mais avec les nuages et la pluie, on n’a vraiment rien raté. Nous arrivons à Latacunga un jour plus tôt que prévu et notre warmshower ne peut pas nous accueillir. Nous expérimentons donc un nouveau type d’hébergement, la casa campesina. Il s’agit d’une maison solidaire et chrétienne pour accueillir des personnes qui cherchent un abris pour la nuit. Le tarif est symbolique, mais les règles y sont très strictes. Normalement, l’hébergement ne se fait qu’en dortoir (un pour les hommes et un autre pour les femmes et enfants), mais comme il restait des dortoirs libres, nous avons pu bénéficier d’un dortoir que pour nous. Le dortoir ouvre à 20H (impossible de déposer ses affaires avant) et à 21 H couvre feu, étrange pour un logement d’adultes ? Et le lendemain matin, à 6H du matin, le responsable de la casa campesina réveille tout le monde ! La blague ! Et bien comme ça, on est prêt à reprendre la route de bonne heure !

On y laissera le superbe ciré LEGO que Myrtille avait reçu en coup de pouce de la part des Petits Baroudeurs lors de notre premier voyage. Il servira à un autre enfant encore quelques années…
À la sortie de la ville, on prend une petite route plus agréable à vélo.

convoi exceptionnel !
Mais assez vite on se retrouve dans une côte à très forte pente ! Heureusement pas trop longue (13% pendant plus d’1km quand même).

La pente sur le panneau n’exagère presque pas !
On arrive en haut complètement exténués. C’est à ce moment là que l’on rencontre tout un groupe de cyclistes, ce qui reste fréquent les week-ends, mais ce coup-ci en famille et dans une ambiance très chaleureuse. Le rencontre est très agréable, après une belle séance photos, nous repartons chacun dans notre direction !
Arrivés à Ambato, nous recherchons l’adresse de notre warmshower et nous tombons sur un « parque infantil » !!! Lenin, notre warmshower, travaille en partie à domicile, son jardin est aménagé avec de nombreux jeux pour enfants (toboggan, balançoire, tyrolienne, …) et il y organise des fêtes pour enfants (principalement des anniversaires). Le reste de son travail, …, glacier ! Avec sa femme et les employés ils fabriquent de nombreuses glaces avec des produits naturels, qu’ils vendent dans un magasin qu’ils ont en ville, ou avec leurs camions à la sortie des écoles ! À notre arrivée, il restait un château gonflable d’un anniversaire organisé la veille. Avec les glaces, les jeux et le soleil, nos enfants sont aux anges !!! Et nous on apprécie leur autonomie !
Assez vite Lenin, propose à P-Yves d’aller le lendemain courir avec lui à 5H du mat’ ! Une expérience unique ! A Ambato, tous les jours de 5H à 6H de nombreuses personnes se retrouvent devant la cathédrale et pendant que certains courent tout autour de la ville, d’autres restent sur place, musique à fond, ambiance aérobique/zumba !!! Oui, oui, tous les matins à 5H du mat’, musique à fond en plein centre ville. Et à 6h, tout ce beau monde peut commencer sa journée de travail. Le lendemain, Lenin propose à P-Yves l’ascension du Casahuala, un sommet à 4670m d’altitude, qui offre une vue magnifique sur les volcans aux alentours ! Ni une ni deux, on reste un jour supplémentaire pour permettre cette superbe aventure à P-Yves qui n’attend qu’une chose : aller chatouiller du sommet ! Finalement, c’est une ascension éprouvante, dans la pluie, le froid et le brouillard !

Pour la vue, on reviendra !
Entre temps, nous avons visité la ville, découvert une spécialité le llapingachos, mangé des glaces maisons, Marine a participé à la cuisine des Quimbolitos (c’est une petite pâtisserie qui cuit à la vapeur dans une feuille), et c’est très bon. Nous sommes vraiment très chanceux de rencontrer Lenin et sa famille. Il a déjà accueilli plus de 150 cyclistes, toujours avec autant de sympathie et de générosité. Encore une belle leçon de vie.
Après ces 2 jours, sans vélo on prend la route en direction du Chimborazo, le sommet le plus haut de l’Équateur (et d’ailleurs le plus haut du monde, si on prend en référence le centre de la terre plus éloignée au niveau de l’équateur dû à sa forme légèrement ovale).
C’est parti pour 3 jours de montée à vélo. La route est super agréable, les bivouacs sont magnifiques, on achète du fromage chez le producteur en pleine montagne (le rêve, le bon fromage fait partie des choses qui nous manquent le plus en voyage), on se baigne dans des bains d’eaux chaudes, on rencontre des Vigognes… C’est fabuleux, … à tel point qu’on ne se rend pas trop compte de la difficulté de cette montée, même si notre souffle commence vraiment à se limiter lorsque nous finissons notre montée à 4400m d’altitude.
On s’arrête à un refuge, point de départ pour les expéditions d’alpinistes allant au sommet du Chimborazo ! Quand on le voit si proche, ça nous donne envie de gravir ce sommet (euh entre adultes je précise), mais trop compliqué à organiser avec toute la smala. Ce n’est que partie remise selon Myrtille qui nous a demandé si on pourrait revenir quand elle sera grande pour monter en haut de Volcan en neige !!!
Notre plus beau souvenirs de voyage mérite bien un montage photo :
Difficile de se dire qu’on descend en une heure ce qu’on a mis 3 jours à monter, mais si c’est bien ça, voyager en vélo dans les Andes, c’est, en fait, surtout : monter !
En retrouvant une route un peu plus passagère, le retour de la pluie (grèle) et des crevaisons à répétitions, on se décide à tendre le pouce et arrivons à Guamote pour une nuit à l’hôtel.
Un peu de confort ne nous fait pas de mal quand on perd de l’altitude. Les bivouacs sont tellement plus savoureux en montagne. Nous repartons direction Macas. La route est toujours agréable, peu passagère (ce qu’on comprend aisément puisqu’elle s’effondre à de nombreux endroits). Mais pour nous, à vélo c’est le pied.
Outre des contacts bien plus chaleureux en étant proche des villages et loin des circuits touristiques, la découverte de magnifiques lagunes (dans le brouillard), la proximité avec le volcan Sangay qui nous crache de nombreuses poussières que nous retrouvons le matin sur notre tente, … le plus impressionnant pour nous reste cette descente vertigineuse où l’on plonge dans l’Amazonie, cette immensité verte et infinie. Jamais, jamais, nous nous sommes sentis si petit face à l’immensité de dame nature !
Du vert partout et si haut, des falaises de forêts tropicales jouant à cache cache avec des petits nuages de brouillard. Indescriptible.
Nous arrivons ainsi à Macas.
Après plusieurs jours sans connexion. Nous relançons nos contacts pour savoir où se trouve la communauté éducative que nous venons découvrir et qui peut nous y accueillir. Suites aux quelques informations reçues et en demandant aux personnes rencontrées sur la route, on finit par trouver ce petit havre de paix en pleine forêt amazonienne.
Notre expérience là bas vaut bien un article dédié. Et puis, vu notre retard, chers lecteurs, vous n’êtes plus à quelques jours près ? Faisons durer le plaisir !
Ces premières semaines en Équateur nous permettent de bien renouer avec les bivouacs et la vie en montagne. Sans parler de la difficulté des dénivelés, c’est très agréable de s’y sentir bien et accueillis. Encore une belle découverte.