19 octobre 2019
Il est 15H00 quand nous découvrons nos premières images du Guatemala, on scrute, on observe. C’est sans doute ce que l’on aime le plus lors des passages de frontières. L’impression que tout est de nouveau à découvrir. On retrouve l’espagnol et l’ambiance encombrée, l’atmosphère n’est plus le même.
Alors que Piv galère à trouver des sous, on profite de la musique très présente dans les rues avec les enfants. C’est vivant, et Melchor de Mencos semble bien plus peuplée que les dernières villes beliziennes traversées.

La banque blagueuse
Heureusement qu’on a de quoi s’occuper en observant autour de nous puisqu’en vrai c’est vraiment une galère pour trouver de l’argent… Piv commence par retirer de l’argent à un automate qui lui débite le montant, mais ne lui donne pas le cash. S’en suit un tour des autres banques pour avoir de quoi payer l’hôtel, mais rien. Tout est vide, et de manière assez rigolote, on croise les même personnes à tous les automates qui comme nous, galèrent. Finalement, une banque encore ouverte accepte de changer des Euros, et nos derniers pesos mexicains. On a de quoi voir venir.
Après avoir tourné pendant presque 2h, il commence déjà à faire nuit quand on s’installe dans cet hôtel de centre ville. L’ambiance dynamique de la ville nous plaît franchement, et bien que ce ne soit pas tip top niveau propreté (c’est carrément crado) et que ce soit assez cher, on pose nos bagages, enfin.

Vu de l’hôtel, au petit matin. Vide.
On s’active pour ressortir rapidement pour manger, et on est très surpris par le contraste entre le jour et la nuit. Dès que la nuit est tombée, il n’y a plus rien ! Plus personne, plus de musique, les magasins sont fermés et toutes les personnes qu’on croise semblent surpris de nous voir là. On s’installe à un petit bar/resto, il y a quelques personnes en terrasse. Mais le temps d’être servi, il n’y a plus personne autour de nous. On nous débarrasse et nettoie la terrasse alors que nous n’avons pas terminé. Une ambiance de fin de soirée, à tout juste 19H ! Étrange.
Visiblement, la nuit n’est pas la seule raison au ralentissement de la ville. Le lendemain matin, alors qu’il était convenu qu’on s’en aille à 7h, nous sommes coincés, avec nos vélos, dans l’hôtel. Le gérant n’ouvre pas et est introuvable. Ce sera finalement sa fille de 10 ans qui descendra, en serviette de toilette, au saut du lit, nous ouvrir les grilles métalliques. Toujours aussi étrange…
Alors qu’on a déjà presqu’une heure de « retard », et qu’on sait qu’on va le payer au vue de la chaleur de la journée qui débute, on se décide à questionner la banque du distributeur/blagueur de la veille pour connaître la marche à suivre pour annuler l’opération. Piv passera près d’une heure entre l’attente de l’ouverture de la banque et la file d’attente. De nouveau l’occasion pour nous d’observer aux alentours. On découvre la cuisson artisanale des Tortillas, et on savoure le moment avant de rouler sous les grosses chaleurs.

Tortillas artisanales. On se régale en observant le savoir faire de ses femmes qui manipulent les crêpes à mains nus, sur une plaques en fonte bouillante.
9h00 (4H00 après le réveil), on décolle enfin !
Nous quittons la ville avec 15 km de route bien goudronnée avant d’arriver sur une route secondaire, plus directe, mais bien moins roulante. C’est donc 70 km de off road qui nous attendent… 45km pour aujourd’hui et le reste pour demain. On va y arriver !

Un petit coin d’ombre, on en profite pour boire un coup avec Lola et prendre une photo des courageux.
Bon bah, on n’a pas réussi ! Une chaleur écrasante, un chemin en très mauvais état, beaucoup de pente raide… On s’arrête dès qu’on trouve un coin d’ombre pour boire un coup, on s’offre un pollo y papas fritas à 10h30, puis on entend le camion de glace approcher, va pour une glace. On reprend la route pour finalement faire une nouvelle pause melon… On recroise le camion de glace qui nous encourage et on commence à se dire que ça va être vachement dur quand même ! Pour ne rien faciliter, Marine crève en pleine montée. Les caillasses sont tellement présentes que la chambre à air fini par lâcher. Alors que Piv ne peut pas perdre son « élan », il s’arrête 50m plus haut, à l’ombre.
On passera plus d’une heure à essayer de réparer le trou. On répare deux fois, mais les réparations ne tiennent pas. La colle de la rustine ne tient pas à cause de la chaleur ! Piv finit par abdiquer et sort une chambre à air neuve quand Marine abdique aussi et prends son courage à deux mains pour essayer d’expliquer au camion qu’elle vient d’arrêter qu’on aurait bien besoin d’aide !

Nos sauveurs.
Nos sauveurs attendrons la fin du changement de chambre à air pour charger l’ensemble à l’arrière du camion de chantier : c’est parti pour 30km de taxi improvisé !

Taxi !
Malgré cet énorme coup de main, nous arrivons vers 16h00 à l’hôtel. Le temps d’avaler un pique nique qu’il fait déjà nuit ! Piv part à la recherche du dîner, sachant qu’à 17H00 c’est nuit noire et que tout ferme. Il reviendra avec 2 ailes de poulet frit et quelques frites, de quoi caler les enfants avant la nuit.
Il croise un homme dans le village, qui s’avère être le gérant de notre hôtel. Ce dernier le met drôlement en garde. Il ne faut pas se promener la nuit, c’est very dangerous… L’ambiance y est effectivement étrange, mais la fatigue nous rattrape. Malgré nos 35 petits km de la journée, on est cassés ! C’est que ça monte dans le coin !
Après une nuit terriblement chaude, on décolle au petit matin. A 6h00, on est prêt à rouler ! Les enfants réclament même leurs sweets et leurs manches de pantalon, c’est dire !
On roule toujours sur du chemin, mais en bien meilleur état, on avance bien. On retrouve la route goudronnée. Des litchis et une carte sim plus tard, on contacte Annie notre Warmshower à Poptùn. Annie est allemande, elle vit au Guatemala depuis 14 ans. On à hâte de rencontrer sa famille pour peut être commencer à pratiquer un peu plus l’espagnol…
Annie nous indique le chemin, et on débarque chez elle, grâce à la « nanny » qui nous ouvre la porte et nous présente notre chambre. Nous rencontrons ses fils qui rentrent de leurs activités (nous sommes au début des vacances scolaires et elles durent 3 mois au Guatémala), puis Annie arrive du travail, elle est prof d’anglais, on va aussi pouvoir progresser à ce sujet ! Mais finalement, nous sommes très agréablement surpris, Annie nous parle en français, et nous demande de lui parler en français, elle veut pratiquer et profiter qu’on soit chez elle pour cela !

Super accueil, super rencontre !
Les garçons sont un peu plus grands que nos enfants, et malgré qu’ils parlent espagnol, allemand et anglais, les nôtres ne sont pas assez dégourdis pour échanger avec eux. Mais avec notre intermédiaire, ils joueront ensemble , au légo, au Uno, au ballon, à courir, à escalader, à nager… Nous passerons deux supers journées ensemble, Annie ne donne des cours qu’en après-midi, ce qui nous laissera l’occasion de partager de bons moments ensemble et d’être accompagné pour remettre en état nos vélos et trouver ce dont on avait besoin.
Nous reprenons la route avec Annie et le plus grand des garçons. C’est le jour où la course du tour du Guatemala passe sur la section que l’on utilise. C’est donc escortés par nos hôtes et au milieu des foules de supporters que nous faisons notre étape d’une trentaine de kilomètres. Lors d’une petite pause de la matinée, Annie nous fait découvrir les « refrescos naturales ». On en avait bu chez elle, mais on découvre que tous les bars, restaurants en proposent ! Il s’agit de boissons fraîches préparées à base de jus, de décoction, d’infusion, … et comme son nom l’indique c’est fait maison avec des produits naturels, et assez bon marché ! Ça y est, on a trouvé le « liquide de refroidissement » qui nous convient ! Fini les sodas, désormais, nos pauses fraîcheurs seront plus en phase avec nos valeurs !!

La Vuelta de Guatemala !
A quelques kilomètres de la fin de notre étape, nous nous faisons rattraper par les coureurs de la « Vuelta de Guatemala ». Nous les encourageons avant de partager un repas avec Annie et toute sa famille (nous rencontrons juste à ce moment là son mari qui s’absente régulièrement puisqu’il travaille à plus de 100 km). Quelques adieux émouvants et nous voilà reparti pour une petite chambre chez l’habitant qu’Annie nous a dégotté.

Une grande famille !
C’est vraiment pas grand, mais bon marché et l’accueil est très agréable. Les enfants joueront toute l’après midi avec la petite-fille des proprios et son frère qui fera quelques apparitions. Malgré des débuts timides autour de coloriage et sans aucun langage commun, les enfants passent l’après-midi et la soirée à jouer ensemble.

Partage de capsule équitable !

Vraiment petit…
Le lendemain, nous repartons, toujours à la première heure du soleil, pour Rio Dulce (à 75km). Il s’agit du seul vrai spot touristique de notre passage au Guatemala. C’est une petite ville sur l’eau, très agréable, et très fréquentée puisque c’est de là que partent les bateaux pour visiter Livingston, ville de bord de mer accessible que par le fleuve.
Afin de profiter du lieu sans s’attarder, nous avions réservé un hostel bon marché qui n’a pas d’accès routier. On vient nous récupérer à l’embarcadère en bateau moteur. Le chargement des vélos sera assez périlleux mais qu’il est agréable de traverser ce Rio Dulce en bateau. Avant d’arriver à notre hostel, nous passerons devant de magnifiques demeures accompagnées de Yachts gigantesques !!! Ça nous laisse une petit idée du quartier. L’occasion, pour nous, de voir une autre facette du Guatemala, plus riche, plus touristique, …
Notre hostel avait pas mal de charme aussi, tout boisé sur le bord de l’eau.
Le lendemain, nous sommes dépendant du départ en bateau pour repartir à vélo. Au programme, une trentaine de kilomètres avec une belle montée (et oui, c’est le principe pour repartir d’un fleuve).
Finalement, la chaleur est très vite au rendez-vous, ce qui fait qu’en passant devant un « centro touristico » (après 20km) on est attiré par toutes ces piscines pleines de monde avec la musique à fond. Et on se demande si une petite pause « pisinas » ne serait pas la bienvenue. On s’arrête pour prendre les informations sur les tarifs et puis finalement on se laisse tenter par la chambre dispo dès tout de suite (10H du matin). Voilà comment une journée de vélos sous le cagnard se transforme en un clin d’oeil en une magnifique journée de piscine à volonté. Le lieu est très fréquenté, par des locaux principalement, groupes de jeunes, des familles, un car entier pour un anniversaire, … Il y a une buvette sur place et des barbecues à disposition. C’est très convivial, il y a 5 piscines de tailles et de températures différentes, avec des toboggans différents aussi ! Des piscines au soleil, d’autres à l’ombre, … Enfin, il y en a pour tous les goûts.
On en profite un max, on se ressource, on se repose, on se rafraîchit et on ne regrette rien. Mais malgré cette vie intense en pleine journée, rien ne change, à la tombée de la nuit, tout le monde s’en va et nous voilà seuls au milieu de toutes ces piscines.
L’occasion de se coucher tôt, puisqu’au final cette journée piscine nous bascule la journée suivante à plus de 75km. Ce qui sera notre dernière journée au Guatemala.
Après un départ au soleil levant, on se repose la question si l’on quitte bien le Guatemala pour l’Honduras par la côte Caribéenne. On hésite beaucoup. C’est l’option que l’on a choisi pour viser une portion en bus en Honduras. Mais depuis notre passage chez Annie, on a découvert le blog des Velomerica (Une famille en voyage à vélo avec deux jeunes enfants depuis 2016 qui étaient aussi passés chez Annie l’an passé) et on y découvre quelques images d’un autre itinéraire bien plus approprié à ce que l’on recherche, bien que plus long et montagneux par moment. Marine, alléchés par la portion de bus confirme notre décision d’entrer en Honduras par la côte caribéenne.

Les camions cargo certainement remplis de bananes qui se dirigent vers Puerto Barrios, le port d’exportation du Guatemala côté atlantique.
Après presque 3 heures de vélo sur une route à camion vraiment pas chouette, on s’arrête pour un « Desayuno ». L’occasion de découvrir un message vocal de Maryline de Vélomérica. Nous échangeons avec eux sur whatsapp comme avec des amis proches de nos questionnements, nos envies, nos aventures. C’est super agréable d’échanger ainsi avec une famille voyageant également avec des jeunes enfants. On se sent très chanceux de trouver des conseils ainsi. Alors que nous écoutons son nouveau message vocal, nous découvrons que San Pedro Sula, la ville que nous visons pour prendre le bus en Honduras, est la ville la plus dangereuse d’Amérique centrale !

Excellent petit dèj guatemaltèque
Une nouvelle fois l’occasion de se reposer la question, peut-être serait-il préférable de faire demi-tour !?
Bon, on garde le même cap, même pas peur ! Non, c’est plutôt : hors de question de faire demi tour sur cette route toute pourrie. Et après des hectares de plantation de banane et de palmier pour l’huile de palme, nous arrivons à la frontière. On s’acquitte des 3$ pour quitter le pays (qu’il faut payer en quetzales avec un taux qu’est le leur, c’est à dire un écart de 20%).
Et nous voilà prêt à entrer en Honduras !!!
L’aventure ne fait que commencer …
Héhéyo, toujours un plaisir de découvrir les aventuras nuevas!! Surtout avec ce format, où il y a tout plein de photos et plein de choses racontées, ça donne envie d’attendre plusieurs semaines et de tout lire d’un coup 🙂
En tout cas ça donne du soleil par ici où l’hiver s’installe plutôt beaucoup. Il me tarde de m’en aller vers de la chaleur aussi! D’ailleurs je suis jalouse du bronzage de Lola hihi.
Je fais tourner le blog, on vous lit !!
Des bisouilles, de la force, de la robustesse et de l’amour! Ciao
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Oh merci Sheïma ! pas la peine d’attendre des semaines, on poste tout notre retard d’un coup !!
Lola me dit qu’elle n’est plus bronzée parce que maintenant, il pleut … tout le temps…
On t’embrasse fort et bravo pour ton BP !!!!
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