5 Novembre 2019
Nous arrivons au Costa Rica avec l’envie de passer un peu plus de temps ici que dans les pays précédents. Nous avons cette sensation d’avoir enchaîné la route, sans vraiment s’imprégner des cultures. Nous savons aussi que c’est le pays le plus vert d’Amérique Centrale, hâte de le découvrir.

Rain Forest très présente sur tout notre parcours.
En quittant le Nicaragua, nous avions rencontré une famille française en camping car avec laquelle nous avons pas mal discuté à la frontière. On se fixe un RDV à La Cruz, première ville du Costa Rica que nous visons pour la nuit.
Leur passage en douane étant bien plus long en camping-car que le notre avec nos petits vélos, ils nous doublent dans l’après-midi après notre pause déjeuner. Eux s’arrêtent à la Cruz pour manger. L’idée est d’aller bivouaqué ensemble sur le bord de mer ! Mais, malgré le peu de km qui nous séparent, il faut grimper et bien grimper. Après de multiples pauses liées à la chaleur, nous arrivons trop tard pour les retrouver sur leur pause du midi. (aux dire d’autres cyclo-voyageurs qui étaient sur place, on s’est raté à 10 minutes prêts). Malgré l’envie d’échanger d’avantages sur nos voyages, avec les dénivelés de l’après-midi, on laisse tomber l’idée d’aller dormir au bord de la mer. Ça ne semble pas difficile d’y aller : une grande descente, mais les 250m de dénivelé positif du lendemain matin nous découragent pas mal.

L’avantage de rester en hauteur : quelle vue !
De plus, nous ne souhaitons pas trop nous attarder, puisque nous avons le projet de retrouver une autre famille italienne, également en voyage à vélo, avec leurs deux grandes filles dans les jours à venir.

En route mauvaise troupe !
On décolle après une première nuit assez onéreuse mais tellement confortable, et la journée commence par une petite route direction Bijagua, dans les montagnes. Au début, elle est en parfait état, mais nous avons un vent de face assez fort qui nous freine énormément. Puis assez vite, c’est la pluie qui arrive, avec des averses pas si fortes, mais assez régulières. On passe notre temps à se doubler mutuellement avec les 3 cyclos (Argentins et Mexicains) rencontrés à la frontière la veille. Si fait qu’on se retrouve à manger ensemble à Santa Cécilia, dans une petit restaurant qui nous sert de très bons « desayunos ».

Pause à l’abri d’un arrêt de bus sponsorisé par un producteur de bananes. On se tasse auprès de nos collègues cyclos.
A ce moment là, profitant des discutions en espagnol des cyclos, on découvre que les 25 kilomètres qui suivent sont en montagnes russes, mais surtout en chemin de gravier (fini le bel asphalte tout lisse du matin). Si le vent se calme un peu dans l’après-midi, la pluie, elle, reste bien présente. Cette petite route est magnifique, le cadre est très chouette : rivières, ponts, nature luxuriante, mais c’est aussi très physique.

Après chaque pont, on attaque une nouvelle montée…
On retrouvera une route bien goudronnée seulement en fin de journée. En cherchant un espace pour bivouaquer, on découvre un parc, terrain de sport communal avec des petits abris équipés de tables et des bancs. Avec la pluie qui continue, cela tombe à pic. On questionne les voisins pour savoir si il est possible de planter la tente, ils répondent que c’est communal, et donc que ça ne pose pas de problème. On plante don la tente pour dormir, l’abri nous permet de manger au sec, tout est parfait. Grâce à la pluie qui rafraîchit l’atmosphère, on apprécie ce bivouac. Les voisins sont venus nous voir dans la soirée, ils s’inquiétaient pour nous parce qu’il faisait « mucho frio », c’est à dire 24°… Nous qui, jusqu’à présent, n’arrivions pas à dormir dehors à cause des grosses chaleurs, nous n’avons vraiment pas les mêmes références.

No mucho frio, pero muy confortable !
Le lendemain on continu en direction de Bijagua, si tout va bien on aura rejoint la famille italienne en fin d’après-midi. La matinée se poursuit sans encombre, mais la pluie joue avec nous : dès qu’on met les capes, elle s’arrête, dès qu’on décide de les enlever, elle reprend, lorsqu’on fait la pause déjeuner à l’abri, elle s’arrête, et quand on repart, elle reprend de plus belle. Si bien que lors d’un arrêt urgence cape, P-Yves pose mal son vélo et la béquille casse ! Aie, encore plus galère pour s’arrêter maintenant.
On se retrouve prêt à attaquer une belle et grande montée pour rejoindre notre objectif en début d’après-midi, mais nous n’avons aucun moyen de prévenir nos nouveaux amis si nous n’arrivons pas à tout monter d’un coup. Pour assurer nos arrières, on s’arrête pour prendre une carte Sim Costa Ricaine et là, la galère !!! On entre dans un petit magasin où il est noté qu’on peut ouvrir une ligne, le gérant propose une première carte et après de nombreuses tentatives avec le service client, impossible d’activer cette carte avec une identité non costa-ricaine. Cela dure au moins une heure, et alors que de notre côté, on perd tous patience avec l’heure qui tourne, le vendeur, lui, attend patiemment que le service client lui donne satisfaction. Bon (1 heure plus tard, donc 2H après le début de notre pause carte SIM) finalement ça ne marche pas, il prend donc une autre carte, d’un autre réseau et il l’active à son nom, c’est immédiat : comme ça plus de problème !!

On en a marre de la pluie, on en a marre d’attendre ! Grève des deux moteurs !
On repart pour cette grande montée très tard dans l’après midi. Ça se fait sans trop de difficulté, mais nous n’avançons pas très vite, à cause de cette énorme pause carte sim, on redoute l’arrivée de la nuit. Il nous reste encore 100 mètre de dénivelé à gravir et 5km, quand un homme nous interpelle du haut d’un balcon, à la nuit tombante, pour nous saluer. Marine prend son courage à deux mains et bifurque en direction de cette grosse maison. L’homme est adorable, mort de rire de ce timide espagnol et nous accueille à bras ouverts. On ne monte même pas la tente, nous sommes dans un restaurant en fin de travaux (ouverture dans moins d’un mois). C’est grand, beau, vide et on nous propose de nous installer où on veut. Avec de grands espaces comme ça, on peut même mettre toutes nos affaires à sécher, la tente, les capes, … Le luxe ! Nos échanges sont basiques, mais on se sent accueillis, et ça fait vraiment du bien. Depuis l’entrée au Costa Rica, on ne reçoit que de belles intentions des locaux, c’est très agréable.

En plus d’un super bâtiment avec vue (paraît-il), il y a un beau sentier dans la forêt à découvrir, même par temps pluvieux !
Le lendemain matin, tout juste à la fin de notre petit déj’, le proprio arrive et nous offre jus d’orange, pain, jambon, qu’il ramène tout droit de son supermarché de Bijagua. Comble du hasard, son supermarché est le voisin d’en face d’où nous attendent la famille de cyclo ! Ce qui est drôle c’est que nos amis italiens nous savaient entre de bonnes mains, puisqu’une photo de nous de la veille face à la façade du resto circule sur les réseaux sociaux ! En attendant que la pluie cesse, on assiste à la réunion de chantier de notre hôte et ses hommes, aux discussions sur l’agencement des lieux. On se surprend à comprendre leurs échanges en espagnols ! Cet immense resto est en construction depuis seulement 6 mois, et tout y est parfait. Le travail effectué en si peu de temps nous bluffe.

Les kways en balade, ça change des capes à vélo !
C’est parti pour la fin de cette (foutue) montée, nous allons peut être en voir le bout !Après à peine 15 minutes de vélo, la pluie revient et Marine casse sa chaîne (c’est que ça monte quand même drôlement). Une petite escale galère sous un mini bout de préau pour réparer tout ça. Heureusement qu’on s’est arrêté à temps la veille, parce que cette même casse à la tombée de la nuit nous aurait vraiment ennuyée.

C’est cassé !
Arrivée à Bijagua le vendredi, nous sommes accueillis par Sébas’, le papa de cette incroyable famille. Caméra embarquée à la main, il ne rate rien de notre arrivée. Puis très vite on rencontre Alby, la maman, Angela l’aînée de 11 ans et demi et Anna sa sœur de 9 ans et demi. Un autre cycliste italien est aussi dans les parages. Gennaro voyage seul depuis très longtemps en Amérique et il est sur le point de partir pour l’Australie. Nous sommes très vite happés par nos discussions et partages de nos aventures respectives.

Des bons potes qui se retrouvent ! Ah bah, non, en vrai on ne s’est jamais rencontré, mais c’est tout comme avec de très bons amis !
La Happy Family Biocycling voyage depuis près de 4 ans ! Partis de Patagonie tout début 2016, ils progressent doucement vers le nord. Ils portent parfaitement leur nom. Ils sont HEUREUX, ils font du VÉLO et ils s’intéressent à tous les petits producteurs locaux et bio et aux projets éco-touristiques au fur et à mesure de leur chemin. Chemin qui n’est jamais tracé a l’avance. Ils évoluent au gré des rencontres. Autant dire que « caler » un rencart avec eux n’était pas chose aisée ! Nous qui cherchons la plupart du temps des routes « directes » et sans trop de dénivelés, quitter notre itinéraire pour faire un détour en haut d’une jolie montagne pour les rencontrer était exceptionnel, mais que joli paysage et quelle rencontre ! Pour couronner le tout, nous envisageons repartir par la route du Rio Celeste, point de vue sur un beau lagon bleu turquoise, un incontournable du Costa Rica paraît il.

Quand nous sortons des routes pour des chemins.
Nous sommes accueillis dans une caféteria où Dixia et Jonathan prennent soin de servir de bons produits. Nous sommes tous conviés à dormir dans leur maison avec leurs deux garçons : Mauricio qui est toujours attentif à nos enfants, tel un grand frère protecteur, et Mitchi qui fêtera ses 8 ans avec nous (quelle chance de découvrir les pinatas grâce à cette superbe famille).

La fine équipe !
Au final, nous sommes 15 dans cette petite maison de 3 chambres, mais tout le monde arrive à trouver un espace pour dormir (même les nombreux vélos) et nous partageons nos repas à la cafétéria. Au total, nous resterons 3 jours ensemble, le temps de bien faire connaissance, de cuisiner à tour de rôle, pour partager nos différentes spécialités : des crêpes, des lasagnes, des escalopes à la Milanaise, gratin Dauphinois, … sans oublier bien sûr les ti’punch que personne ne connaissaient et les supers gâteaux de Dixia ainsi que ses merveilleux jus et petits dèj’).
Malgré le mauvais temps qui persiste, nous ferons le tour de l‘Heliconias Rainforest Lodge tous ensemble. C’est un parcours dans une rain forest bien sauvage avec de grands ponts suspendus au milieu des arbres. Le plus impressionnant étant d’être sur une plate-forme sur un arbre à 35 mètres de haut et de se rendre compte qu’on est encore très loin de sa cime ! Le dimanche, nous allons tous ensemble à vélo au « Bingo » de l’école. Le tout se passe sous un grand hangar/préau (obligatoire avec ces pluies tropicales qui ne cessent de tomber). L’ambiance est digne de nos lotos des écoles. Nous ne gagnons rien, mais c’est un exercice idéal pour apprendre à compter jusqu’à 100 en espagnol. Puis, déception tout de même, pas de visite du Rio Celeste qui promet une très grosse côte pour y aller (20% et plus) et avec la pluie qui est toujours bien présente, le spectacle ne sera pas forcément au rendez-vous. Nous envisageons donc une autre route, un nouvel itinéraire.
Le lundi, on a bien du mal à se quitter, surtout que la pluie ne veut pas nous laisser partir. Nous avons passé 3 supers journées, intenses et riches en partage, en découverte et en échange d’infos de cyclos. On apprend d’ailleurs une nouvelle qui chamboule énormément nos plans pour la suite du voyage…

Quelle grande famille ! (Et il n’y a pas tout le monde !)
Il n’y a plus de ferry entre le Panama et la Colombie, et, comme on le savait déjà, il n’y a pas non plus de passage terrestre possible. La seule option pour quitter le Panama est la voie aérienne… Nous avons cumulé énormément d’infos, de conseils et d’astuces pour la suite de notre voyage, il ne nous reste plus qu’à décider quoi faire avec cette nouvelle info.

Lorsque les pentes dépassent les 8%, Lola marche à côté du tandem, l’occasion de papoter avec l’autre équipage !
Après 2 jours de vélo et de nombreuses côtes dont une bonne partie sur des chemins pas très praticables, on arrive dans la petite ville de Nuevo Arenal toujours sous la pluie. C’est l’anniversaire de Marine et pour l’occasion, on se pose quelques jours dans un airBnB.

Après le délicieux cheese cake au citron de Dixia, on se régale d’un temple maya au chocolat concocté par Piv ! C’est quand même trop bien de fêter son anniversaire en voyage !
On en profite pour rattraper notre retard sur le blog, encore et toujours cuisiner ce qui nous plaît et prendre le temps nécessaire pour décider de la suite du voyage.
Nous sommes pile au moment où Greta Thunberg quitte l’Amérique pour traverser l’Atlantique en catamaran, afin de se rendre à la la Cop 25, en Espagne. On ne cesse de penser à ce qu’on jurait en arrivant à Cancun : « maintenant si on remonte dans un avion, c’est pour rentrer en Europe ». On cherche toutes les solutions, sauf que les bateaux qui circulent sont soit des cargos qui n’acceptent pas les enfants de moins de 16 ans, soit des bateaux de « croisières » qui demandent 500$ par passager, 100$ par vélo (empaqueté) et qui ne prennent pas d’enfants de moins de 12 ans en cette saison où la mer est agitée. Il ne resterait qu’une solution : le bateau stop au port de Colon. La prise de risque est énorme puisque trouver un bateau qui peut prendre nos 2 tandems, chariote + 5 passagers n’est clairement pas le plus facile. On risque d’y passer un moment avant de trouver une solution, et alors naviguer pendant plus de 5 jours dans une mer très agitée. Si on ne trouve rien et que l’on doit se rabattre sur un quelconque avion en pleine période de Noël, là, ça change vraiment la donne sur les tarifs.

Les éoliennes au loin nous aide à affronter le vent de face. Incroyable cette force de la nature.
On prend donc la décision de réserver un avion de Panama city à Medéllin en Colombie pour le 13 décembre (et oui c’est un vendredi 13, jour où les avions sont moins chers pour nous, les non-superstitieux). Moins cher, certes, mais notre objectif carbone en prend tout de suite un coup et c’est sans compter la galère qui nous attend pour démonter et remonter nos tandems !!! Nous avions d’autres options comme des vols avec escale à Panama City en partant directement de San José, capitale du Costa Rica. Mais faire en avion ce qu’on peut faire en 3 semaines de vélo n’était pas envisageable. Malgré tout, on squeeze une grosse partie du nord de la Colombie. On a fait des choix, l’avenir nous dira si on apprécie nos futurs itinéraires…

On surplombe une belle plaine.
Nuevo Arenal est une petite ville sur les bord du lac Arenal, où on est censé avoir une vue imprenable sur le volcan Arenal. Bon, ça, c’est quand il fait beau, sauf qu’il paraît que la saison des pluies est en retard cette année (dérèglement climatique tout ça, tout ça…).

La seule fois où nous avons aperçu le volcan Arenal, majestueux !
Les pluies tropicales, c’est vraiment impressionnant. C’est un peu comme un gros orage de fin de journée d’été en France, mais 24H/24. Parfois, nous sommes à l’abri, parfois nous sommes sur nos vélos (et ça dure vraiment TOUTE la journée), parfois nous sommes sous la tente qui, heureusement, est étanche.

Il pleut !!!!!!!!!
Mais à chaque fois, aucun moyen de faire sécher nos affaires, puisque même à l’intérieur, l’air reste super humide ! Tous les jours, on se rhabille avec des affaires trempées de la veille, on aère comme on peut mais ce qu’il y a dans les sacoches se met à moisir (même les doudous des enfants puent le renfermé !!!) Bref, ça commence à être vraiment la galère, malgré nos nuits plutôt au sec dans notre tente super étanche. (au moins, elle nous garde au sec, mais il fait toujours aussi chaud)

Les bomberos costaricains nous accueillent avec une grande gentillesse. On dort sous des trombes d’eau dans la tente, mais on mange à l’abri !
Après plus de 10 jours de pluie, nous sommes accueillis chez Adrian, un warmshower qui nous ouvre les portes de sa belle et grande maison. Il travaille beaucoup, on le verra peu, mais nous nous souviendrons longtemps du confort de cette maison. Super chambre, super cuisine, supers rencontres avec ses amis qui nous aident dans nos recherches (béquille à réparer…), pleins de places pour faire sécher nos affaires mais SURTOUT : lave linge, SECHE-LINGE et DESHUMIDIFICATEUR !!! Notre bonheur ne tient pas à grand chose, mais quel luxe !

Il est grand temps de mettre tout ça au sec pour de bon !
On en profite pour tout remettre au sec. On passera 2 jours chez lui, l’occasion de rencontrer Jonathan, qui est en fait notre prochain warmshower. Jonathan s’occupe d’un garage de poids lourds à côté de Puerto Limon. Il nous informe que la route est galère, puisqu’elle est en travaux et qu’il y a vraiment beaucoup de camions (remplis de bananes et d’ananas pour l’export sur la côte atlantique). Il nous propose de nous y emmener en véhicule, le lendemain, quand il partira au travail. (D’où notre deuxième journée off chez Adrian qui nous accepte sans problème). Les vélos et P-Yves sont chargés dans un petit camion de l’entreprise de Jonathan, avec chauffeur. Marine et les enfants sont dans le pick up de Jonathan. Nous voilà catapulter à Puerto Limon, sur la mer des Caraïbes. Les vents qui chassent suffisamment les nuages nous offre un beau soleil que nous n’avions pas revu depuis notre arrivée au Costa Rica.

Siège auto, clim, chauffeur personnel ! La GRANDE classe !
Jonathan nous accueille dans l’une des quelques chambres qu’il propose pour son garage (nous pensons entre autre aux chauffeurs qui attendent que leurs camions soient réparés). Les chambres, aussi sommaire soient elles, sont aménagées au sein d’un ancien container, c’est étonnant.

Son large sourire en dit long sur sa gentillesse !
Faut dire qu’ici, des containers, il y en a un paquet. Ils sont principalement estampillés par les 3 gros exportateurs de fruits qui se partage le marché : Chiquita, Del Monte et Dole ! On en croise des montagnes sur nos quelques kilomètres qui nous séparent de la plage et de cette mer des caraïbes que l’on avait quitter en Honduras, mais surtout avec le beau temps qui va avec. On profite d’une plage pile en face du port d’exportation de Puerto Limon. Nous passerons l’après-midi à cueillir et se régaler de noix de coco fraîches, contempler la danse des containers et se « raffraichir » dans une eau à 30°… Trop dur la vie de cyclo en camion !

Des montagnes de containers partout.
Nous quittons Jonathan et sa gentillesse sans limite et suivons ses bons conseils : ne pas rater les plages entre Puerto Viejo et Manzanillo. Nous réservons donc un airBnB à Manzanillo, village en cul de sac, tout au bout du Costa Rica, sur la côte des caraïbes, afin d’en profiter une dernière fois, avant de la quitter pour de bon.
En chemin, nous sommes attiré par une pancarte de jus de canne frais. Nous ne pensions pas vivre cette chouette rencontre au premier abord. Une dame nous sert en nous invitant à nous asseoir en attendant le jus de canne. Elle nous annonce un prix exorbitant, il faut dire qu’on s’est arrêté sur un vrai spot attrape touriste. Le magasin proposant bracelet, tshirt et casquette à l’éfigie du pays semblent attirer les touristes, aussi grâce à l’appel de la clim ! Mais les fruits frais en exposition juste à côté n’intéressent que nous pour le moment. La dame nous dit un prix pour un verre, on tique un peu, on en aura 5 pour le même prix ! A partir de là, un bel après midi se profile. Vilma nous invite à la suivre à la rivière « el Rio Banano » avec sa fille, son petit fils et quelques autres jeunes garçon. En chemin, on découvre les pommes d’eaux qui nous émerveillaient par leurs couleurs mais nous ne savions pas que ça se mangeait. Les enfants s’éclatent dans l’eau avec Piv, Marine travaille son espagnol, c’est super chouette. Assez vite, on comprend qu’on est conviés à rester dormir ici pour la nuit, une très belle après-midi d’échanges et de partages. (recettes, bracelet en coton…).
Nous arrivons à destination chargés de belles rencontres. Ce pays nous aura drôlement plu. Dernière journée de farniente sur la plage de Manzanillo. Ce petit village, ou se termine la route qui longe la côte, donne un petit côté bout du monde, un peu comme dans une île. Comme au Bélize, on entend le reggae à fond dans la rue, ça nous redonne une impression jamaïquaine. Bien qu’un peu touristique, on adore cet endroit.
En repartant, direction la frontière, il nous faut assumer ce détour sur les plages et passer de belles montées bien raides sur un chemin en mauvais état. On en bave, mais ce qu’on retiendra de ce petit épisode c’est l’observation d’un paresseux, presque fier de se donner en spectacle de la sorte.

Les 3 enfants qui poussent la chariote ! Une première ! Ne vous fiez pas à l’image qui donne l’impression que ça descend !!! Ça ne reflète absolument pas la pente réelle !

Nous n’y croyons plus ! Nous observons enfin, avec grande joie notre premier paresseux.

Vous la voyez la descente ? Autant dire qu’on a serré les freins !
Le 25 novembre, après un dernier repas à la frontière, on quitte le Costa Rica, pour retrouver, au Panama ces mêmes champs de bananiers, sur des kilomètres, avec toujours les mêmes producteurs (Chiquita d’un côté de la route, Del Monte de l’autre). Ils construisent des lotissements entiers, des villes, pour leurs travailleurs : des maisons individuelles, une école, un terrain de baseball, peut être un mini super et voilà comment poussent les villes de bananes. Les frontières ne changent rien au fonctionnement, c’est juste le port d’exportation qui change.

Derrière toutes ces maisons identiques se trouvent des champs de bananiers à perte de vue.
Ça pose question toute cette organisation liée à l’export de fruits exotiques. Dire qu’en France on mange des bananes comme si elles poussaient dans nos jardins… Pourtant, c’est bien ici qu’elles poussent et vu le prix que nous (simples touristes de passage) nous les achetons aux petits producteurs (entre 0,05 et 0,10 $ les 2 bananes), on peut vous garantir qu’en Europe, en mangeant des bananes, on achète bien plus de pétrole que de banane (Pétrole des bateaux et des camions qui les transportent, mais aussi des avions qui les cultivent…).

Les filles récoltent des coups de klaxons à chaque « coucou » lancés aux camions containers. Elles s’en donnent à cœur joie !
Adrian, un de nos warmshowers travaille tous les jours au dessus de ces multiples champs de bananiers. Il est pilote d’avion, et asperge les plantations de fongicide une fois par semaine, les 52 semaines de l’année. Les bananes poussent toute l’année, et pour éviter les champignons qui feraient noircir les bananes, et empêcheraient alors leurs exportations, on les traite. Adrian, travaille en « prestation de service » pour ces fincas (ferme) et parcours plus de 5 000 km par semaine avec son avion. Imaginez le désastre écologique, et quels dangers cela génère pour les hommes, les femmes, les animaux, les végétaux qui se font ainsi aspergés toutes les semaines. Et pour les consommateurs !? Nous assisterons à une discussion avec Adrian et ses amis, où la question de l’avion comme outil agricole sera abordé, au regard d’autres outils possibles. Nous essaierons d’aborder aussi la dangerosité du produit. Mais, à l’écouter, ce n’est pas nocif, il n’y a personne de vraiment exposé au produit et l’application par avion reste la solution la plus intéressante sur ces plantations très denses ! Bon, on y croit pas vraiment, mais on manque vraiment de connaissances sur le sujet pour étayer cette discussion (on compte sur vous, agriculteurs et écolos, pour nous laisser quelques commentaires permettant une vision plus éclairée de cette situation).
Il faut dire que nos doutes sont régulièrement nourris par des gros panneaux qui nous demandent de ne pas entrer dans les bananeraies pour éviter d’être exposé au traitement. De toute évidence, ces hectares de monoculture de bananes et d’Ananas (le Costa Rica étant le 1er exportateur de Pina au monde) à perte de vue dans des zones quasiment inhabitées ont forcément un énorme impact sur la biodiversité.
Cependant, nous remarquons également un pays bien plus respectueux de la nature que ses voisins (et de loin). Il n’y a que très peu de déchets dans les fossés, les déchets sont triés (du moins, il y a des poubelles de tris partout), les rivières sont propres, ils distribuent de l’eau potable, traitent les eaux usées (ce qui n’est pas du tout le cas chez les voisins) et la faune est tellement présente. Les filles vous préparent d’ailleurs des articles sur nos drôles de rencontres.

Hasta Luego Costa Rica, c’était très chouette de te découvrir !
Coucou la p’tite famille,
Votre article me donne encore une source originale pour travailler sur la consommation de produits importés et ce que cela implique quant à l’environnement !
Merci à vous de mettre du concret, du réel sur des choses qui peuvent paraître éloignées à nos enfants français !
Beaucoup de pluie mais de beaux moments. Ravie pour vous.
Bisous aux 3 aventuriers en herbe.
Sabrina
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Coucou et merci pour tes retours si enthousiastes ! Si les enfants de l’école ont des questions n’hésite pas ! Bientôt des précisions sur la faune et la flore de ces pays tropicaux ! Bon week end
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Coucou, Luminou voyage avec moi pour aider les enfants hospitalisés à voyager un peu aussi. Bisous
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