Made in China

11 février 2018

Frontière Vietnam-Chine

Nous nous préparons à passer une frontière « pénible ».

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On nous a beaucoup parlé des chinois qui ne parlaient pas un mot d’anglais, des incompréhensions permanentes, des vérifications des bagages, voir même de prise de température au poste de douane pour évincer tout risque de maladies transmises dans les pays d’Asie du Sud-Est. Lola, Myrtille et Nino toussent tous les trois à se tordre le cou depuis bientôt une semaine, rien n’y fait, ça ne passe pas. La fièvre monte un peu, puis disparaît… Imaginez l’angoisse de se retrouver coincer dans le no man’s land Vietnamien-Chinois, … Juste avant le passage de douane, on les gavent de sirop pour la toux pour éviter une éventuelle quinte éveillant les soupçons et donc un possible passage à l’infirmerie chinoise. Puis rien….

Pas une seule question de santé, une vérification partielle des bagages (toutes les sacoches passent aux rayon X, mais personne ne regarde l’écran, trop occupé à nous photographier!), et des chinois hyper accueillants (autant les professionnels que les habitants). Le plus marquant sera le sourire impossible à maîtriser de la douanière essayant de reconnaître Pierre Yves sur sa photo d’identité de passeport….Avec sa barbe et ses cheveux en brosse, difficile de retrouver sa tête « imberbe » d’il y a quelques mois !

En bon citoyen, nous respectons les interdictions et ne sortons pas nos appareils photos de tout ce passage de douane. Une fois les passeports tamponnés, les vélos passés de l’autre côté du labyrinthe piéton et les sacoches scannées, nous sommes photographiés tels de vrais Stars. Un militaire fera même une mise en scène main dans la main pour montrer un chaleureux accueil chinois. Pour sur, cette photo finira épinglée sur le mur d’accueil !

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Autant dire qu’une fois de plus, rien ne vaut l’expérience personnelle. Nous essayons d’éviter les généralité, mais notre première impression est super motivante pour s’attaquer à ce grand pays.

C’est parti pour la Chine!

Après s’être faufilé entre nos groupies, nous descendons une rampe d’escalier et atterrissons (c’est le mot) : en pleine ville ! Chouettte, c’est le plus facile pour arriver dans un nouveau pays. Après notre 16ème frontière, on sait que trouver de quoi retirer de l’argent dès les premières heures, c’est très facilitant. Nous nous installons assez rapidement dans un hôtel plutôt bon marché (il s’avère que ce sera le moins cher de tout notre périple Chinois) et profitons du chauffage dans la chambre !

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Nous retrouvons des jours meilleurs depuis quelques temps, mais les températures restent fraîches et le taux d’humidité rajoute une sensation de froid peu confortable. Le plaisir du chauffage nous fera rester deux nuits dans cette première ville où encore une fois, les « premières » impressions et les découvertes sont multiples.

Un des grands changements, c’est qu’il nous est agréable de se balader dans le marché ! Au pied de notre hôtel s’étale un grand marché, que dis je, un ÉNORME marché où tout se vend !

Nous ne pouvons faire la liste de tout ce que nous avons vu, observé, dégusté (eu non, je déconne, on est pas fan d’hippocampe séché, d’utérus de poule ou de crapauds vivants -histoire de vous mettre en appétit- …), mais nous allons tacher d’exprimer nos découvertes.

Malgré nos nombreux « dégoûts » sur ce qui est proposé sur les étalages et malgré la quantité ahurissante de viande et poissons crus, il n’y a pas d’odeur désagréable, contrairement aux derniers pays traversés. Nous avons fait tous les « rayons », juste pour le plaisir des yeux. Nous ne faisons pas école aux enfants pendant le voyage, mais nous avons tous reçu une belle leçon de SVT (ça se dit toujours ça?)

En se baladant, on se dit qu’on a quand même perdu une sacrée dose de réalité dans nos grandes surfaces méga aseptisées, sur-emballées et déshumanisées.

Le marché est organisé par zone où chaque marchand doit gérer la concurrence. La plupart des stands sont vraiment bien « mis en scène ». Les coquillages sont ouvert et colorés, les cochons nous montrent leurs belles oreilles, les vaches exposent leur pieds, les biquettes leurs cornes et les chiens ont la pudeur de cacher leur tête (merci!). Il n’y a que peu de déchet. La peau, le gras, les boyaux, les tripes de tout animal est vendu et ce qui reste sera récupéré en fin de marché par un « touktouk triporteur » chargé de seaux peu ragoutant pour le coup.

Il y a aussi toute la zone épicerie où thé, graine, fruit sec, riz, poissons séchés sont exposé de manière très alléchante. On se croirait au Souk devant des étalages d’épices, mais ici paprika et curcuma laissent place aux millions de poissons et fleurs séchés. Puis, des dizaines et des dizaines de stands de superbes fruits et légumes, colorés, nouveau pour nous et très diversifié, il y a de tout.

Nous irons également observés serpents, crapauds, tortues molles, poules, et canards à l’animalerie du coin. Que dis je, encore une fois, tout se vend, et tout se mange, ce n’est évidemment pas une animalerie mais bien des animaux à vendre pour les cuisiner ! Il n’y a pas de meilleures façons d’avoir des aliments frais qu’en les achetant vivants ! On ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangé en Chine, mais niveau repas, on va essayé d’éviter quelques « spécialités » évoquées ci dessus !

On repartira en ayant quand même fait quelques achats. Après avoir cru se faire encore « avoir » par le prix touriste, nous découvrons que tous les prix affiché sont à la Livre, et non au Kilo…. Il n’empêche que tout reste plutôt bon marché : On se laisse tenter par un quart de canard laqué (oui, ils cuisent le canard entier puis le coupe en 4, sans faire de détails, os, carcasse, tête, tout y passe). Pour 3€ pièce, on ne va pas se priver. Accompagné d’une petite sauce aigre douce fournie, de carotte rappées maison et de riz : un vrai festin !

Nous ne nous faisons pas (plus) souvent à mangé, mais nous allons moins au restaurant et favorisons la street food ou tout petit bouiboui pour manger. Bien que l’alimentaire reste bon marché, les prix pratiqués dans les restaurants sont trop élevés pour notre quotidien de voyageurs. Les noodle soupes et omelette à la tomate sont vraiment bonnes. Il faut dire qu’on est très agréablement surpris côté nourriture. Tout est bon, super frais et bien assaisonné. Il n’est pas rare que les personnes qui nous cuisinent quelque chose aillent d’abord cueillir leur légumes (ou fleurs) dans le « potager » pour ensuite nous les proposer à la cuisson.

On repère que le potager n’est jamais bien loin, il faut dire que chaque cm carré de terre est cultivé. Nous voyons des bords de routes recouvert de choux, et même aux abords des lignes de chemins de fer, à 10 cm des rails se trouvent choux, salades, navets et autres légumes délicieux (mais pollués…)

Il nous est donc difficile de trouver des zones de bivouacs, pour cause de culture, mais les hôtels sont encore sur notre route, on en profite.

Après nos deux jours à Dongxing où nous nous sommes « imprégnés » de la Chine, on reprend la route. On passe par Fangchenggann, ville très étrange. On y arrive par le bord de mer bien aménagé, avec de gigantesques sculptures et de nombreux touristes chinois, appareils photos à la main, annonçant une ville plutôt touristique. En passant sur un pont, on observe des immeubles à perte de vue. Malgré cela, on a du mal à trouver un hôtel (difficile de lire le chinois), et cette ville nous semblent désertée.

Les bâtiments sont délabrés, inhabités, abandonnés. Pourtant ça construit tout autour, on trouve des rues avec des commerces, restaurants, banques… On ne sait pas trop situer si c’est une ville en reconstruction et en développement, ou plutôt en déclin, avec d’anciens projets majestueux qui tombent à l’eau. Peut être un peu des deux.

Après s’être ruiné au restaurant en mangeant quelques crevettes (!) nous faisons un petit tour au parc n’étant pas pressés de retrouver l’humidité de notre chambre d’hôtel.

C’est attiré par une forte musique traditionnelle que nous nous approchons d’un chouette « cours » de danse chinoise en plein air. Une femme qui semble maîtriser mieux que les autres les pas de danse et qui gère la sono semble être la prof (dans notre esprit), et les autres danseurs, les élèves… Après les avoir observé et applaudis pendant presque une heure, il s’avère que c’est un rassemblement spontané, où les passants peuvent se prendre au jeu, et intégrer les danses, visiblement traditionnelles et connus de tous. Bon, nous on a bien observé, mais nous n’avons pas intégré le groupe, on ne devient pas chinois en une semaine !

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Les gens dansent en doudoune, parmi les enfants qui déboulent en roller de toute part. Rien, mise à part notre culte de la honte, nous empercherait de faire la même chose en France. Pas besoin de MJC ou d’association pour se bouger le popotin. D’ailleurs, ça doit bien déjà exister !

Nous reprenons ensuite la route vers Quinzhou, où nous avons prévu passer deux jours, pour le passage de la nouvelle année. Comme évoqué précédemment, nous arrivons par hasard en Chine pour célébrer la nouvelle année. Ici, ce n’est pas rien. C’est la période des plus longs congés annuels, et un seul mot d’ordre : la famille. Chaque famille  essayent de se rassembler pour célébrer ensemble le fête du printemps. On en prend plein les yeux et surtout plein les oreilles. Les pétards ne s’arrêtent pas de gronder et nous décidons de fuir la ville pour retrouver un sommeil réparateur.

Pour l’anecdote, lors de nos premières minutes en Chine, Marine entends un bruit sourd lointain et explique à Lola (pensant utiliser ses connaissances sur l’expansion de la Chine à bon escient) qu’il doit s’agir d’un bâtiment en démolition, qui est détruit à l’aide d’explosif… Maintenant experts en reconnaissance de pétard de la nouvelle année, on peut vous assurer qu’il n’y avait aucun bâtiment en démolition, mais bien une chaîne de pétard en train d’exploser pour le bonheur…. des esprits ?

Nous étions un peu inquiet (et inquiété par de nombreuses personnes) par la difficulté de trouver hôtel et restaurant en cette période de congé. Il s’avère que nous n’avons eu aucun problème pour se nourrir. Des marchés dans chaque ville, à n’importe quel heure de la journée, peu de magasin, mais à part le « pain » qui s’est transformé en pain de mie, puis brioche on ne cherche que des boulangeries, et on trouvera toujours quelqu’un pour nous faire une noodle soupe, ou du riz. Nos sacoches lourdes de réserves ne serviront pas plus que ça.

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Par contre, nous avons vécu une vraie galère pour se loger. Alors que nous bifurquons sur 4km de détour pour trouver un hôtel, nous rencontrons un jeune homme qui nous explique dans un anglais compréhensible qu’il souhaite fêter le « spring festival » avec nous. N’ayant ni parents, ni famille à ses côtés, il insiste pour partager une soirée tous ensemble. Malgré notre ettonnement, nous acceptons volontiers et lui indiquons que nous devons d’abord poser nos affaires dans un hôtel avant d’aller dîner ensemble. Il acquiesce, nous fait signe de suivre sa voiture, puis disparaît. Nous ne le reverrons pas. Étrange…

Un seul hôtel est indiqué sur maps.me, mais nous trouvons proche d’un joli parc un quartier fourmillant de logement. Notre application GPS n’est pas très bien référencée en Chine ce qui nous vaut, parfois, des complications.

Après avoir prit les renseignements dans quelques établissements, nous négocions une chambre dans un petit hôtel. Une fois le montant conclu, nous installons nos vélos à l’abri, montons l’ensemble de nos affaires au deuxième étage et l’« aimable » gérante nous montre les deux chambres qu’elle nous a préparé. Incompréhension donc, tant sur le nombre de chambre (2 au lieu d’une) que sur le prix (presque double) maintenant impossible a négocier. Nous repartons agacé par sa façon de faire, rechargeons tout le monde dans la chariote, et reprenons notre recherche d’hôtel.

S ‘en suit un épisode qui restera longtemps gravé dans nos mémoires. Ce n’est pas un ni deux ni trois, mais une quinzaine d’établissements qui, après avoir accepté, annoncé un montant et commencé les papiers, refusent catégoriquement notre famille. Est-ce en voyant nos 3 enfants, comme en Thailande, est-ce en voyant notre façon de voyager, ce serait la première fois, est-ce parce que nous demandons une seule chambre pour nous 5… ? C’est a n’y rien comprendre. Impossible également d’avoir une explication. Au début, c’est ok, puis, d’un coup, ils nous montrent un écriteaux en chinois avec des dessins de policiers en uniformes et nous demande plus ou moins poliment de quitter les lieux !

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On fini par devenir parano et surtout, on ne sait pas quoi faire. Les enfants sont plutôt cool, mais nous commençons à paniquer. Marine jette l’éponge, se repose sur Pyv, qui devient fou…

Puis, à force de refus et surtout de changement radical de comportement de nos interlocuteurs, on comprends. A chaque fois, c’est le même scénario. Pyv rentre dans le hall, est salué par le gérant, commence une discussion tout à fait courtoise et normal sur le nombre de lit, le montant, puis, le téléphone du gérant sonne, ce dernier décroche, acquiesce, raccroche, …et nous fait signe de partir… Mais oui bien sur : On est pisté, ça ne peut pas être qu’une coïncidence.

D’un coup, Pyv sort de l’hôtel, me dit, « on est pisté, regarde le mec là avec son casque jaune sur sa moto ». Marine aperçoit le gars et se rend compte que oui, il est tout le temps là, dans les parages, depuis bientôt deux heures. Devant les enfants et Pyv, ce fameux espion se fait enguirlander (pour rester poli), en bon français… Pauvre homme, il n’y comprends rien, mais le ton et les gestes très précis le mettent suffisamment mal à l’aise pour que ce dernier éclate de rire ( de gêne visiblement) et déguerpisse.

Incroyable, c’était bien ça. L’hôtel suivant nous accepte sans sourciller en nous souhaitant une agréable soirée….

La première gérante n’ayant pas apprécié notre départ (nous présumons), nous a mené la vie rude ! Après une fin d’après midi vraiment gâchée, et un sentiment plus qu’amer, nous profitons d’une ballade dans le parc voisin avec au menu châtaignes grillées, épi de maïs, ravioli à la vapeur, jus de canne à sucre et frites ! On l’a bien mérité !

Les lancés de lanternes et feu d’artifices nous rappellerons de profiter de chaque instant … (mais on oubliera de prendre des photos, oups)

On poursuit notre route par des petites routes de campagnes et, qui dit campagne, dit plus beaucoup d’hôtel. On reprend donc notre petit rythme de bivouac avec plaisir, surtout que dans un premier temps, les spots sont très agréables et facile à trouver, malgré parfois la nécessite de faire un peu de nettoyage !

Mais au bout de quelques jours, les recherches sont plus complexes.

C’est ainsi qu’un soir on se met à chercher un hôtel. Après avoir essayé de se faire comprendre, on nous indique où ils sont, sauf qu’en arrivant, impossible d’en trouver. Encore aujourd’hui, nous ne savons, s’ils étaient fermés puisque nous sommes encore dans la période de congés du nouvel an, où s’ils étaient ouverts (quelques établissements ressemblaient à des hôtels) et qu’ils nous refusaient l’accès. On finira par parcourir une petite dizaine de kilomètres, dans la nuit, à le recherche d’un espace pour planter la tente. Nous sommes au milieu des camions qui chargent les clémentines, et sur les bords des routes, rien d’autres que des plantations, qui ne laissent aucune place possible à notre tente. On finira par trouver un petit terrain avec de hautes herbes derrière un fossé. Il faudra tout porter chariote, vélo, sacoches… pour s’installer sur un terrain bosselé par les empruntes de roues de tracteur. On se réveille sous la pluie dans ces grandes herbes mouillée et on sera bien content de trouver un hôtel le soir même à l’entrée du site de Yangshuo avec un peu de chauffage pour faire sécher toutes nos petites affaires.

Nous sommes en pleine période de récolte de clémentines, et il n’y a que ça que le bord de la route. De temps en temps, des petits stands pour vendre directement sa production, et le plus souvent, des installations avec des murs de caisses de clémentines pour charger les camions. Le spectacle est impressionnant et les clémentines sont excellentes. Alors, on prend 1 kg, puis, 3 kg et puis à un dernier stand de vente de bord de route, on prendra le minimum qu’elle accepte de nous vendre, soit 11kg !!! Mais on s’en régale tellement qu’elles ne pèseront pas si longtemps dans la chariote !

Après presque deux semaines à circuler dans les campagnes chinoises, nous arrivons à Yangshuo avec l’envie de découvrir toutes ces montagnes karstiques, si impressionnantes, mais nous craignons l’afflux touristique qu’elles provoquent.

Notre découverte s’est fait en 3 temps : tout d’abord, une petite pause à Gaotian, histoire de recharger les batteries, faire quelques courses au marché et y déguster quelques nouvelles spécialités. Nous sommes entourés de montagnes, mais pas encore dans la grande zone touristique, qui n’est qu’à 2 kilomètres de là.

Nous entamerons ensuite nos découvertes par la montagne de la lune. Il s’agit d’une ascension, toute aménagée pour gravir les 800 Marches qui nous amènent dans un grand trou en forme de lune qui s’est formé au sommet d’une de ces montagnes. C’est impressionnant et la vue y est magnifique.

Ensuite, nous passons voir un site noté en camping sur Maps.me sans trop y croire, puisqu’ici il n’est pas coutume de dormir dans sa tente. Finalement, on se retrouve dans un camp, qui est fermé (impossible de savoir s’il s’agit d’une fermeture définitive ou si ce camp n’a vocation de n’accueillir que quelques groupes de temps en temps). Cependant, mis à part les sanitaires qui sont vraiment fermé, nous avons accès à l’eau, à un super espace d’herbe et à un espace pour le feu de camp dans un décor magnifique. Nous sommes seuls à quelques kilomètres d’un flot touristique incessant. On tombe sous le charme, on profite du soleil et nous resterons donc 2 jours.

Un premier où après avoir posé la tente nous irons découvrir les environs, cueillir des fraises en plein air fin février (incroyable !!). Le soir on profite d’un restaurant pour découvrir une des spécialités du coin le poisson à la bière ! Le lendemain, ce sera la vraie pause au soleil, à laver la chariote, réparer les vélos et cuisine au feu de bois. Un air de vacances, sous la tente, ça nous manquait !

La nuit suivante, il pleut. On s’aperçoit que notre tente prend l’eau, mais on ne s’affole pas plus que ça !! Grosse erreur!( à suivre …)

La dernière étape de notre découverte de Yangshuo sera côté ville, avec la fameuse West Street. Nous sommes en plein centre ville avec plein de magasins très touristiques. De nombreuses activités traditionnelles y sont ainsi présentés avec des mises en scènes, des dégustations,… C’est beau, c’est bon, c’est agréable ! Pour se loger, nous trouverons une chambre dans une magnifique auberge de jeunesse (Traveling with Hostel). À première vue, rien d’engageant, les escaliers communs sont d’un glauque, avec une forte odeur d’urine! Mais une fois passer la porte, c’est beau, agréable et clair. Tout est en bois, magnifiquement bien décoré, une salle commune et une petite terrasse donne sur ces montagnes magnifiques ! On y trouve tout pour occuper nos enfants, grand mur pour dessiner à la craie, des jeux, de quoi dessiner, tamponner… Enfin, inutile d’insister, on a adoré, et pour nous il s’agit vraiment de notre meilleur hôtel du voyage!!!

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Nous repartons le 1er mars, la veille de la fête des lanternes.

Avant de prendre la route on se renseigne pour atteindre une ville intéressante pour la fête des lanternes du lendemain. On nous conseille d’aller dans une ville à 140km (qui n’existe pas sur notre application GPS. Curieux !). On se prévoit donc deux grosses étapes à 70 kilomètres pour la rejoindre. Finalement, au bout de notre première journée, impossible de trouver un espace pour bivouaquer, nous finirons donc par trouver un hôtel flambant neuf à Jiahui. En cherchant de quoi manger le soir, nous entendons le bruit des tambours, nous rencontrons toute une équipe d’homme qui se prépare pour manipuler les dragons qui feront une longue parade le lendemain.

Ce petit regroupement est agréable. Nous observons les préparatifs de la grande fête du lendemain. Après avoir observé les exercices dansés du dragon, P-yves est convié à manipuler la tête du Dragon. Il doit tenir à bout de bras un gros bâton sur lequel repose la lourde tête et suivre les mouvements d’une boule de feu manipulée par une autre personne. Chouette moment, on rigole bien.

Une femme parlant une petit peu anglais nous explique qu’elle travaille pour la municipalité et que son responsable nous offre une nuit d’hôtel supplémentaire pour que l’on reste assister à la fête des lanternes dans cette ville ! Nous sommes de vrais VIP, et n’étant pas bien sûr de l »xistence de la dite ville à 70KM, et devant une telle hospitalité on prend la décision de rester une journée de plus dans cette ville.

Pour l’anecdote, on ne sait pas si nous avons mal compris cette invitation ou s’il y a eu un problème de communication avec la municipalité et l’hôtel, toujours est-il que le géant de l’hôtel n’était pas au courant de cette invitation et nous a demandé de payer notre chambre, ce que l’on a fait bien évidemment puisqu’on avait finalement rien à lui présenter pouvant justifier que nous étions « invité ». Peu importe, la nuit est pas très cher et autant dire que nous n’avons pas du tout regretté.

Nous sommes dans un petit « village » de 40 000 habitants. (Oui, à l’échelle chinoise, ils nous parlent de village !) Et la fête des lanternes était parfaite. Le matin, tout le monde se retrouve pour manger des petites boulettes de pâte de riz garnis d’un petit mélange sucrée, le tout dans une délicieuse infusion au gingembre. C’est très bon, très convivial, nous sommes conviés à venir confectionner ces petites boulettes et nous devenons rapidement les « stars » de l’évènement. Toute une bande de jeunes adolescentes deviendront rapidement nos interprètes, guides et baby-sitters !!! Elles offrent un paquet de cadeaux aux enfants, nous attendent à la sortie de notre hôtel (voir plutôt de notre chambre) pour nous accompagner là où il y a des choses à voir …

La journée se termine par une grande parade avec des dragons, et feu d’artifices tirés de toute part. Ici les feux d’artifice ne sont pas organisés. Tout le monde en tire devant chez lui lors des passages de la parade. Aucun dispositif de sécurité, ils sont tirés en pleine rue, au beau milieu de la foule!!! Il y a un monde fou, tout le monde est dans la rue de ce petit « village ». C’est hyper impressionnant, et on s’étonne à ne plus être effrayé par tous ces feux, ces pétards. Les enfants sont fascinés alors qu’ils étaient effrayés 15 jours auparavant… Comme tout le reste, on s’adapte sans s’en rendre compte !

Malgré tout, heureusement qu’on n’ était pas dans une plus grosse agglomération! (les feux sont interdits dans les grosses villes, on était très bien dans notre petit village !)

Le Lendemain, nous reprenons la route et nous rejoignons Xiaopuzhen, cette fameuse ville dont nous ignorions le nom puisqu’elle n’existait par sur notre GPS. Cette ville existe bien, elle compte plus de 150 000 habitants . C’est ça la Chine. Les transformations vont très vite, ils rasent des villes, en construisent d’autres en très peu de temps. Et j’imagine, que dans certaines régions chinoises, on trouve peu de contributeur sur open street maps (utilisé par Mas.me)

Le soir, en mangeant dans une petite cantine, nous sommes interpellé par un jeune homme, qui après avoir vu nos vélos à l’hôtel où nous étions installés, était parti à notre recherche. Il est médecin et passionné de vélo, il souhaite rouler avec nous. Nous nous donnons donc rendez-vous pour le lendemain. Au réveil, le temps est bien couvert, puis une fine pluie s’invite lors de notre chargement. Rien d’inquiétant…

Mais, avant même de sortir de la ville, on se précipitera au devant d’un magasin pour s’abriter d’une très grosse pluie orageuse. Durant une bonne demi-heure on observe des quantité d’eau astronomique se déverser de partout, rendant les routes impraticables ! Très rapidement de belles éclaircies apparaissent et nous invite à reprendre la route ! Nous perdons cependant notre compagnon de route qui n’était pas équipé pour la pluie et craignait un nouvel épisode du même type. Nous partageons la même crainte, mais justement autant rouler pendant les éclaircis.

Le soleil se fit si radieux que nous nous sommes très vite senti en confiance, un peu trop d’ailleurs, puisque le soir même, alors que nous recherchions un hôtel, la ville nous a semblé un poil trop chargé pour s’y arrêter.(Pendant que Pyves se renseigne dans les établissements, Marine se retrouve à « singer » les « paparazzi » voulant à tout prit des photos de nos enfants ENDORMIS…

Nous quittons la ville, nous ne trouvons plus d’hôtel et nous roulons au moins une heure avant de trouver un espace pour poser la tente ! Ce n’est vraiment pas l’idéal, mais avec les heures qui passent, on se contente très vite de ce qu’on trouve. Le soir on voit un orage au loin et on se réjouit de passer à côté.

Mais en pleine nuit, l’orage et bel et bien pour nous avec un vent très violent ! Le terrain sur lequel on est installé est alors toute inondé, avec le vent quelques sardines s’envolent, et pour finir, notre tente prend l’eau au niveau des coutures. Nous (Marine et P-Yves) passerons la nuit à éponger et éviter les ruissellements continus dans la tente. On n’a pas dormi, on est  trempé, mais les enfants sont restés au sec. Un miracle puisque nous flottions dans notre tente et qu’il a même fallu écoper plusieurs litres d’eau.

A l’extérieur, ce n’est qu’une grosse boue épaisse. Nous repartons avec toutes nos affaires trempées à la recherche du premier endroit ou l’on peut se mettre au sec. Pour notre pause du midi, après avoir encore passé toute la matinée sous la pluie, on s’arrête dans un petit resto ouvrier. Nous profitons d’une nourriture simple mais chaude et très bonne. Très réconfortant, même si franchement peu de personnes ont l’air de s’apitoyer sur notre sort, vu qu’ici tout le monde travail toute la journée sous la pluie.

Heureusement, nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètre d’un hôtel, simple et pas cher, avec du chauffage !!! En quelques temps, nous transformons notre chambre en salle de séchage pour tente, matelas, duvet, vêtement, … Le temps que ça sèche c’est sieste collective et vu la dernière nuit, les parents s’endorment plus vite que les enfants ! On finit la journée par une réparation minutieuse de la tente avec les seules colles que nous avons dans nos sacoches (une colle polyester pour réparer les matelas et une colle néoprène) !

Le lendemain, nous sommes prêt à partir tout au sec, mais nous n’avons pas tellement envie de tester nos réparations ! On trouve donc un autre hôtel et le matin au réveil, de nouveau une grosse pluie ! Ce coup ci, on a retenu la leçon, on reste tous au abris, pour une journée de pause !

On repart ensuite en augmentant un peu notre rythme afin d’arriver à temps chez notre prochain Warmshower. Nous empruntons des petites routes de campagne très agréables. De nombreux arbres fleurissent et c’est vraiment magnifique. Nous reprenons le bivouac avec un peu d’appréhension, mais la pluie a désormais laissé sa place au froid ! Nous ferons notre bivouac le plus froid du voyage dans un petit village. Au réveil, la tente, les sacoches, les vélos sont couverts de givre.

Le matin, tout le village vient voir si nous ne sommes pas mort de froid dans la nuit !

Le lendemain on se dit que quitte à avoir tout le village qui vient nous voir autant s’installer directement dans un petit parc de jeu. Mais là, c’est l’invasion ! Dans ce petit parc, qui je pense est très peu fréquenté en règle général, il y a désormais un monde fou. Tout le monde se colle à nous, regarde la tente, rentre dedans, nous n’avons plus aucune intimité… Impossible d’aller aux toilettes, de se changer, … Si fait qu’au réveil, P-Yves pète les plombs, en jetant les doudous sur les petites aérations de la tente où tout le monde vient nous épier alors que nous sommes en train de nous réveiller, nous habiller.

Certes, on intrigue, on comprend la curiosité, on ne repère pas de mauvaises intentions et c’est bien nous qui nous nous imposons dans leur quotidien, mais c’est vraiment oppressant de ne pas avoir un seul moment, un seul espace pour soi. Jusqu’à présent on avait toujours pu se mettre à « l’abri » dans notre tente, qui avait toujours symbolisé notre espace. Mais, ici la question de l’intimité n’est pas du tout le même. Pour l’anecdote, nous avons croisés des femmes se mettre les fesses à l’air devant tout le monde pour faire leurs besoins, sans en être gênées, en pleine ville!

La suite de nos aventures chinoises très rapidement, mais cet article est déjà bien assez long comme ça qu’en pensez vous !

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