L’Iran, un très beau pays

Nous ne passons pas une journée en Iran sans être époustouflé par la beauté  des paysages et de son peuple.

Nous traversons la partie nord du pays en arrivant par Astara. On se croirait en Normandie, beaucoup de verdure, un beau soleil quelque fois remplacé par des gouttes de pluie, des routes de campagnes parfaites pour nos ballades quotidiennes, quelques collines, bref, on se croirait à la maison… C’est en fait la proximité avec la mer Caspienne qui élève le taux d’humidité de l’air et donne cette ambiance très moite.

 

 

Assez vite, les paysages évoluent et l’humidité laisse place à l’aridité. Les collines laissent placent aux montagnes, et le dépaysement est le plus total.

 

 

Nous roulons sans trop s’arrêter jusqu’au centre du pays en utilisant principalement une route assez importante. Une grande bande d’arrêt d’urgence nous permet de nous laisser à l’abri du trafic. Nous traversons de grandes étendues sans rien à part quelques grosses villes tous les 150 km, et nos villages étapes ou caravansérail tous les 50km. Les paysages sont très arides, les montagnes d’un joli ocre et l’asphalte est lisse.

 

 

Malgré tout, nous avons raccourci une étape en faisant du stop pour cause de vent de face et nous avons rencontrer un homme chauffeur de camion INDESCRIPTIBLE. Un amour de monsieur, un passionné, un clown, un drôle d’hurluberlu. Aucun langage commun, mis à part des gestes et des regards. Nous n’avons aucune idée de son nom, mais quelle chance d’avoir croisée ce bonhomme sur notre route ! Nous avons progressé de 40 km grâce à son gros camion remorque et cette petite vidéo sans montage relate très bien notre petite heure passé ensemble….

 

 

Cette homme nous a offert une bouffée de bonne humeur et nous a permis, tout sourire, de rencontrer Samira et Maryam. Ces deux jeunes femmes nous ont accosté interloqué par le spectacle de notre ami chauffeur et nous ont invité pour notre futur passage à Saveh à deux jours de routes. Nous passerons deux jours bien reposant avec elles. Ces deux profs de math et chimie sont très religieuses, et nous aurons de longues discutions autour de nos croyances, ou non, respectives.

 

 

Nos supers hîotes Samira et Maryam

Chouette ballade en campagne

Il fait frisquet

Merveilleuse découverte d’une sorte de miel de raisin : le jeune raisin est récolté, écrase avec les pieds, filtré à l’argile et bouillu pendant de longues heures pour devenir un « miel » onctueux : un délice !!!

Nous avons la chance de vivre l’Achoura de trois manières différentes avec trois familles différentes dans trois villes différentes.

 

 

Qasvin, grande ville du Nord avec aménagement d’une super piste cyclable et ballade en famille à vélo avec nos supers hôtes warmshower.

 

 

Buin Zahra. Accueilli par deux Supers mecs qui ont mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir malgré leur journées en famille. Nous serons leurs invités dès le gouter jusqu’au petit déjeuner… Un régal

 

 

Le lendemain, après une quinzaine de kilomètres à lutter contre un vent dans le nez, nous abdiquons et cherchons un petit coin pour déjeuner. Nous rencontrons Mahboube qui nous offrira une super après midi et diner en famille.

Nous décidons de ne pas visiter Téhéran (trop grosse ville à vélo selon nous) et filons vers Isfahan, deuxième plus grosse ville du pays.

• Isfahan, la belle

Cette ville est un de nos coups de cœur depuis le début du voyage. On y reste une semaine, confortablement installé chez Reza, Warmshower, où Caro et Thomas nous rejoignent par hasard ! Les visites s’enchaînent, on profite des conseils de Reza et des bras en plus de nos copains cyclo pour porter notre petit monde. On ouvre grand nos yeux !

 

 

On enchaine mosquées, souks, ponts, parcs, l’architecture nous plait, les couleurs aussi, cette ville est splendide.

Nous en profitons pour prolonger nos visas et pouvons rester un deuxième mois en Iran ! Heureux que nous sommes ! Nous n’aurons jamais le temps de tout voir, mais on reviendra !

La suite du parcours sera un long questionnement : trois options s’offrent à nous : la route la plus direct mais la plus banale vers Chiraz, une autre, plus petite par les montagnes, ou un crochet vers Yazd en passant par un désert …

Après avoir longtemps hésité, attaqué la route des montagnes puis fait demi tour après une journée de vélo, nous nous sommes lancé non sans appréhension vers une route que nous nommerons le désert de Varzaneh. Nous avions pris suffisamment d’informations auprès d’autres cyclos pour s’attaquer à cette route en connaissance de cause : 80 km sans rien, peut être un peu d’eau dans un caravansérail, bonne qualité d’asphalte dans l’ensemble : cette route est faite pour nous, let’s go !

La route à l’approche du désert nous offre de beaux spectacles : pigeonniers, désert de sel et dunes de sable

 

 

• Le désert de Varzaneh

Quelle joie de circuler libre de tout, juste nous et quelques oiseaux (et juste 2, 3 fois dans la journée, des gros camions qui roulent en direction d’une carrière). Nous avons observé le paysage, pris soin de nos enfants, pris plein de photos, cuisiné de bon petits plats, regardé les étoiles, observé les grains de sables et autres formations rocheuses et enfin nous avons pédalé sous une chaleur de plombs où chaque petits coin d’ombre annonçait une pause boisson…

 

 

Rares sont les fois où nous pouvons laissé les enfants bricoler sans surveillance « accru », mais là, pas un mégot, pas un bout de verre, à priori pas de serpent alors un terrain de jeu immense pour une fin de journée absolument parfaite ! Pierre-Yves a même réussi à trouver quelques morceaux de bois pour faire un petit feu spécialement pour les filles qu’elles ont nourri et observé avec une grande sagesse, bref, une parenthèse hors du temps !

Nous nous arrêtons donc, et comme chaque soir, Pierre-Yves monte la tente pendant que Marine découpe les légumes et installe le « coin repas », puis ramassage de bois avec les filles aidées de leur papa. Les cuissons se lancent, les enfants jouent, mettent le pyj’, les matelas sont gonflés, les duvets/doudous/oreillers sont installés. Le repas est prêt : « à table ! »

 

 

Ce soir là, tout le monde s’endort sans problème. Observer les étoiles bien au chaud dans les duvets (parce que ça caille la nuit dans le désert!) ont du aider à faire de beaux rêves !

Une fois les enfants couchés, on se rend compte que nous ne sommes pas si perdu que ça. Nous observons de nombreux éclairages de villages à l’horizon. Nous profitons du spectacle et après la vaisselle et le rangement, nous rejoignons les enfants, re-bordons tout notre petit monde et sombrons dans les bras de Morphée !

 

 

Le lendemain nous atteignons enfin le caravanserail et doutons de la propreté de l’eau, heureusement nous ne comptions pas dessus, nous sommes encore large par rapport à nos réserves d’eau. L’endroit est magnifique. On prend plein de photos (encore) et on essaye d’imaginer la vie d’avant, y avait t il beaucoup de caravanes qui y passaient ? Jusqu’à quand à t il vraiment été utilisé ? Que transportaient les caravanes ? Nous remarquons au moins 4 reconstructions, les techniques évoluent, mais la bâtisse reste immense et imposante.

 

 

Après notre pause déjeuner/photo (qui dure 3h, nous adorons vraiment cet endroit), nous attaquons la parti off road, 20 km annoncés sans asphalte, finalement, 30 seront nécessaire pour retrouver la route. Nous fatiguons et n’avançons pas bien vite, mais le spectacle vaut les efforts fournis ! S’approchant de la carrière, le nombre de camions augmente tout au long de la journée. Ça gâche un peu l’idée qu’on se fait du désert mais tous les camionneurs sont d’une gentillesse inouïe, ralentissent, nous offrent de l’eau, nous félicitent…. Ha, l’Iran !

 

 

Nous rejoignons la route, puis une usine et enfin un (tout petit riquiqui) village. Il fait nuit, on a froid : on se met en « mode invitation ». Les filles font des grands coucou à tout le monde, on est le plus souriant possible, on va à la supérette (enfin une petite pièce avec 3 étagères et une trentaine d’articles) et la magie opère ! Un employé de la voierie (ou un truc comme ça) nous ouvre les portes de son lieu de travail, et nous passons la soirée dans une maison/bureau avec toutes les commodités juste pour nous.

 

 

Nous repartons par la route secondaire direction Yazd, ne croisons toujours que des camions et des petits villages sans rien. Toutes nos boites de conserve serviront. Nous sommes vraiment heureux d’avoir « osés » se lancer dans ce petit tronçon pas si difficile mais vraiment dépaysant et hors du temps.

 

 

Merci à Reza, notre super warmshower d’Isfahan de nous avoir mis la puce à l’oreille et vivement conseillé cet itinéraire, merci à ses anciens cyclos invités qui nous ont permis d’avoir plein de détails très précis sur ce qui nous attendaient, et à Hamid de nous avoir donné le coup de pouce nécessaire pour changer de cap grâce au visionnage des magnifiques photos de ses anciennes sorties vélo. (Dunes de sable, désert de sel…)

Notre grosse déception est que nous n’avons pas sauvegardé nos clichés à temps, et un voleur nous à chipé notre appareil photo, avec toutes nos jolies images dedans …. Heureusement que nous avons retrouvé quelques photos du téléphone, et quelques film de la gopro !

(bien qu’en éditant cet article, nous nous apercevons que notre déception ne nous a pas quitté !)

• Yazd

Yazd est à notre goût une jolie ville en pleine expansion. Nous avons adoré se balader sur les toits de la vieille ville et les jolies mosquées. Nous avons profité d’une journée de pause pour découvrir le musée de l’eau et s’offrir un repas dans un resto réputé. Les enfants ont pu découvrir les techniques de récupérations d’eau et l’installation de canaux pour distribuer l’eau. Nos hôtes Mitra et son mari sont d’une gentillesse inouï et notre visite leur font changer d’idée sur leur choix de vie : comment ça, voyager avec des enfants c’est possible ?!…. Malgré leur choix de ne pas avoir d’enfant pour voyager autour du monde, cet adorable couple pourrait bien fonder une famille après tout !

 

 

Nous filons vers la gare routière où un bus nous attend pour rejoindre Chiraz, à 400km de là.

• Persepolis et Chiraz

Sans pouvoir rejoindre notre nouveau Warmshower à Chiraz à cause de l’arrivée trop précoce de la nuit, nous nous installons dans le plus « cheap » des hôtels de la ville à quelques mètres de la gare routière. Nous y rencontrons Clovis, un jeune français qui revient de l’Asie du Sud-Est ! Nous profitons de ces quelques jours pour visiter Persépolis (site historique bien connu mais également très touristique…) et progresser sur nos connaissances de la Thailande. (C’est quoi des nooddles?…). Merci Clovis pour toutes les infos partagées.

Persépolis est un site remarquable, ces constructions de l’antiquité sont très bien préservées. Un vrai décor de film !

 

 

Nous quittons l’hôtel puis filons passer la journée à visiter la ville de Chiraz. La mosquée aux vitraux était pour nous un incontournable. Arrivée sur place, nous nous faisons offrir l’entrée pour cause de « famille d’exception »… Nous sommes de nouveaux les stars du lieu et avons bien du mal à prendre quelques clichés de cette étroite mosquée. Nous avions prévu trouver un endroit plus proche de la sortie de la ville pour le soir, nous serons finalement les invités de Vida, son mari et leur bébé.

 

 

Vida apprend le français en institut privé, ne peux le pratiquer en dehors de ses cours et est ravie de nous rencontrer à la mosquée aux vitraux. Nous passons une excellente fin de journée en leur compagnie dans leur maison magnifique. Il est menuisier à ces heures perdues et fait des meubles splendides pour sa maison ! Ils ont un réel goût pour les belles choses, c’est trop beau !

On regrette de ne pas pouvoir rester plus longtemps chez eux, mais notre billet d’avion pour Bangkok est acheté, et nous devons rejoindre Dubaï dans une dizaine de jours, il est temps de reprendre  la route.

Sur cette fameuse route, un voleur s’empare de notre appareil photo, et s’empare également de toutes les photos depuis Isfahan. Et c’est bien ça le plus tragique. Pleurs et déception sont au RDV. Nous n’aurons plus goût au rencontre jusqu’à chez Mohamad. Un chouette Warmshower père de famille qui a ouvert avec sa femme une kindergarden dans leur maison. Ce dernier troublé par notre perte nous offre sans autre explication qu’une générosité inouïe un nouvel appareil photo. Nos clichés sont  bien perdus, mais les prochains auront la possibilité d’exister ! Merci merci merci pour cette incroyable surprise qu’est ce très beau cadeau !

 

 

S’en suit deux chouettes rencontres toujours grâce au réseau Warmshower. La première avec Amir à Evaz  qui rentre d’un tour d’Europe d’un an à vélo (22000 km, un dingue), puis Yasmine et Mohamed, couple de cyclo qui ont tout prévu pour leur voyage, il ne leur manque que le temps ! Conseils, expériences et comparatifs sont de rigueur! Nous avons la joie de parler en Français avec Filouzee, la sœur de Mohamed, qui prendra soin de nous comme ses invités bien spéciaux !

 

 

Nous filons vers Bandar Abbas par la grosse route qui nous offrira sa dose de jolies surprises. (puits, bivouacs, mygale, biquette, troupeau de dromadaire, rencontre hors du commun et golfe persique)

 

 

saut de la joie

« berka », puits en perse

vue au réveil

petit dèj au feu de bois

visite du matin

berka

berka

bivouac

golfe persique !

• Bandar Abbas

Dernière ville, dernière rencontre warmshower, dernier « trophée » à montrer à la famille, belle famille et amis. Nous sommes une dernière fois les stars mais osons toutes les questions. Arya nous accueille chez ses parents et, avec son frère, nous offre spectacle en spectacle. Danse, magie, musique, de quoi ravir nos petits aventuriers…

Nous parlons religion, voyage, coutumes, visitons son institut d’anglais… et profitons à fond de nos dernières journées Iraniennes.

• Île d’Hormuz

C’est le petit plus, possible pour notre dernier nuit en Iran, grâce à notre rythme plus soutenu des derniers jours.

L’île est jolie et c’est agréable de pouvoir faire le tour complet à vélo sans croiser grand monde. L’odeur de poisson pourri séché restera quant à elle longtemps gravé dans nos narines !

 

 

Nous regrettons de ne pas avoir roulé davantage sur les petites routes, effrayés par les dénivelés / il nous est toujours difficile de profiter des visites dites incontournables / nous avons parfois manqué d’intimité familiale / nous ne récupérons toujours pas assez la nuit pour cause de réveil de lutin / mais ces deux mois en Iran auront été comme un rêve éveillé.

Notre première destination conseillée, notre première destination choisie, il ne nous reste plus qu’à écrire la fin de ce voyage ! 

(Parce que oui, nous avons largement franchi la moitié du voyage, nous rentrons début mai !)

Publicité