La Turquie, un grand pays !!!

Turquie

Le 9 juillet 2017 – 8ème pays de notre voyage

Après une bonne journée de vélo sous une forte chaleur et une roue crevée pour Marine, nous arrivons à la frontière Turque dans l’après-midi. Nous passons tout d’abord devant une longue file d’attente pour les camions avant de rejoindre notre file d’attente. Enfin celle des voitures, puisque celle des vélos n’existe pas encore !! Nous sommes au milieu de nombreuses familles d’origine turque vivant en Europe qui profitent des vacances d’été pour rentrer « au pays ». Ce sera pour nous l’occasion de parler français avec ceux qui arrivent de France !(et se rendre compte qu’on a mis presque 4 mois à faire le même trajet qu’eux en une nuit ?)

Le premier poste de contrôle pour sortir de Grèce est assez rapide et le second pour entrer en Turquie s’annonçait long, très long, à attendre sous un soleil de plomb !!! Heureusement, un douanier sensible à notre équipée, nous fait passer par un autre portail, devant toute les voitures et s’occupe très rapidement de nos passeports. En tout juste 10 minutes, nous passons tel des VIP pour entrer en Turquie : 8ème pays de notre voyage, 3ème hors union européenne et pour la première fois nous changons de continent avec nos vélos (enfin, encore un peu de patience puisque d’un point de vue géographique, nous sommes encore sur le continent européen).

Nous sommes dimanche, et nous n’avons trouvé aucun magasin ouvert en Grèce, entre les deux frontières, nous nous sommes arrêtés au Duty Free, juste pour se rappeler que l’on peut y acheter tout, sauf un dîner….ce qui commence à sentir le régime sec pour la soirée. Notre arrivée à Ipsala, premier village Turque, nous rassure très vite : tout est ouvert !

Ce sera une de nos observations majeures en Turquie, les magasins d’alimentation sont toujours ouverts, pour certains : 7/7 et 24h/24h.

Seulement, pour faire ses courses, il faut aussi de la monnaie locale, le Turkish Lira (TL).

Pour cela l’idéal reste les bornes de retrait, mais attention certaines banques pratiquent des commissions très importantes, en plus de celle qui sera prélevée par votre banque. De plus, le taux du Turkish Lira fluctue énormément, pendant notre séjour, 1€ valait 4 à 4,20 TL selon les semaines.

Nous ferons nos courses facilement, toujours un boui boui pas loin. Ceci dit, nous devons de nouveau nous habituer à quelques changements importants : les yaourts n’existent qu’en très (très) gros pots, on ne trouve quasiment pas de fruits et légumes dans les grandes surfaces, toujours autont de sucreries, des sortes de bouillies bébé lyophilisées hyper pratique pour Nino  … Et les grandes surfaces font la taille de nos petites supérettes, et sont de vrai « foirefouille », on y trouve beaucoup de choses !

Pour finir notre première soirée en Turquie, il nous faut trouver un lieu de bivouac. Là c’est encore une autre question, trouver un espace pour planter la tente qui n’est pas un dépôt d’ordure, sans herbe en friche de plus d’un mètre de haut, ni béton, ni goudron n’est pas si facile. On finira par s’installer dans l’école, sur un petit parterre de terre tout juste de la taille de la tente, après validation des « anciens » du village tous réunis à boire le çaï (thé turc prononcé tchay) au bar d’en face.

Assez vite nous aurons la visite très bienveillante de quelques enfants curieux de notre expédition, puis de musiciens qui viennent boire leur çaï avant leur spectacle ! (réel coutume en Turquie, le çaï sera la clé de la plupart de nos rencontres turques). Pensant trouver un concert à proximité, nous nous aventurons à prendre la même direction que les artistes, passant par des petit chemins traversant quelques propriétés avant de se retrouver … au beau milieu d’un mariage, où tout le monde se demande qui nous sommes et d’où arrivons-nous. Nous sommes donc repartis au plus vite, puisque pour la discrétion, c’est un peu raté. Nous verrons ensuite le cortège passer plusieurs fois devant notre campement, musicien à l’arrière du pick up. Nous nous rendrons compte dans les semaines à suivre, qu’ici aussi, le dimanche, c’est le jour de mariage !!

Notre première soirée s’écourte rapidement malgré la bonne volonté des filles pour faire la vaisselle : nous sommes à proximité de culture de riz, les champs sont inondés et avec la chaleur, cela correspond à une invasion de moustiques dés le couché du soleil !!! Alors, au lit !

Pour la suite de la Turquie, nos découvertes concernent principalement les routes !!! Après quelques kilomètres sur une petite route bien agréable, nous allons très vite comprendre qu’en Turquie, il existe vraiment deux types de routes : les très grosses, 2 X 2 voies avec de larges bandes sur les côtés idéales pour nos petits vélos, et les toutes petites qui ont parfois du goudron mais qui sont fréquemment dans le sables et les graviers. Quelque soit le type de route, nous comprendrons que rares sont les Turques qui oseront appuyer sur la pédale de frein pour nos vélos !! La plupart du temps, si un vélo est sur la voie qu’ils souhaitent utiliser, le code reste un coup de klaxon, ce qui veut dire ranges-toi, moi je passe ! Bon on est vaillant, mais heureusement pas trop téméraire, alors on reste derrière notre petite bande blanche, à l’abri de leur folie.

Dernier point important sur les routes turques et surtout sur les petites, c’est qu’ici on ne contourne pas les montagnes, on va tout droit, et des fois ça monte, beaucoup…. beaucoup trop !!! On a testé les 19 % sur la côte de la mer noire, après Istanbul et ça nous a bien calmé sur le sujet !!

Pour résumer, c’est vraiment sur les grosses routes (et sur quelques petites) que l’on s’est senti en sécurité. Soit on longe des grosses routes pas très agréables mais safe, soit on passe nos journées à faire des dénivelés, qui ne sont pas vraiment plus agréables.

Ensuite, et heureusement, nous avons rencontrés des Turques, haaa, les Turques ! Là il faut reconnaître que nous avons été reçu comme des rois.

Tout d’abord, un premier accueil dans un restaurant de bord de route (ce qui pourrait ressembler à une aire d’autoroute, mais en vrai ça n’a rien à voir). Un accueil parfait, des personnes au petit soins pour notre bivouac et un repas à base de viande grillée au barbecue, crudités (salades-tomates), et limonata, ayran (lait caillé salé, il faut s’habituer, mais c’est pas mauvais, Nino adore). Bref, on profite et on s’émerveille de toutes ces nouveautés. Sauf que nous étions en pleine confiance depuis quelques semaines, tout le monde était toujours bienveillant avec nous, et nous n’avons pas gardé la vigilance nécessaire sur notre téléphone portable. Il s’est fait dérobé par un des premiers clients de la journée, alors qu’il était tranquillement (aux toilettes) en train de charger pendant notre petit déjeuner.

Qui dit perte de téléphone, dit plus de photos, et plus de GPS !! Après avoir déclaré ce vol, passé un bon moment avec la police et la gendarmerie, nous voilà reparti sur les grosses routes (puisque sans GPS, nous n’avons pas tenté les petits itinéraires qui pouvaient nous être conseillé.)

Arrivée le soir à Gelibolu, nous avons la mission de trouver un magasin pour avoir un abonnement téléphone et internet Turque (et retrouver un guidage possible), pouvoir retirer des Turkish Lira et trouver un endroit où dormir !!

Il est tard et notre mission s’annonce plutôt pénible.

Mais, (parce qu’il y a toujours un mais) à peine arrivés dans le centre ville, nous avons la chance de rencontrer Burçin, une Franco-Turque qui après avoir vécu une trentaine d’année en France, vit désormais en Turquie. Elle est en vacances à Gelibolu chez ses parents et elle nous propose tout de suite son aide pour tous nos petits soucis !

Burçin ira jusqu’à nous inviter à manger au petit resto du port et prendra le temps de nous négocier une hôtel au prix Turc (ce qui n’a rien à voir avec les prix « touristes »).

Ça c’est aussi une nouveauté, nous allons commencer à négocier ! Nous remarquons vite les « attrapes  toursites », malgré cela, quelques fois, il est très difficile de négocier !! Et puis, on n’arrive pas à se considérer comme « touriste », nous serons Turques pour deux mois, avec toujours le même souhait de partager un autre quotidien, simplement.

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Pour la suite, nous aurons l’occasion d’arriver sur le continent asiatique à Lapseki, après avoir passé le détroit des Dardanelles. Un premier soir, nous cherchons un petit endroit où poser notre tente à Sevketiye, station balnéaire bien à l’abri des circuits touristiques. Et après quelques premières rencontres pour savoir où nous pouvons poser notre tente, nous voilà avec Sabri, un Turc qui a passé 40 années de sa vie à travailler en France et qui nous convie d’abord, boire un çai, puis partager le dîner et finalement dormir chez lui ! Nous aurons l’occasion de rencontrer sa fille qui après avoir vécu en France à fait le choix récent de venir vivre en Turquie. Ces moments de rencontre accueilli chez l’habitant avec une grande facilité pour communiquer « en Français » sont extraordinaires pour nous. La communication est très facile pour une rencontre vraiment riche, et des discutions passionnantes !

Pierre-Yves qui rêvaient de manger des poissons pêchés sur place aura l’occasion de se faire un festin de petites sardines au barbecue, un délice !! Et le lendemain matin, nous découvrons le « kahvalti ». Si la traduction veut bien dire Petit Déjeuner, la réalité est qu’il se prend le matin (mais pas forcément au réveil) et c’est un gros déjeuner, plutot salé. Pour cette première : des œufs, des frites, concombres, tomates, olives, plusieurs sortes de fromages, pain, beurre, miel, confitures, çai, turkich coffe, et de nombreux autres plats que j’oublie forcément. Après quoi nous avons toute les forces pour attaquer une bonne journée de vélo ! D’ailleurs, avec la chaleur, nous n’avons pas vraiment faim le midi, en général quelques fruits feront un repas idéal !

A suivre, une autre rencontre formidable à Biga. Avec Burak, notre warmshower qui a été aux petits soins avec nous pendant presque 3 jours !! Je ne saurais pas dire si c’est dû à la cuisine de Mama (la maman de Burak), à l’attention que tout cette petite famille nous a porté, aux sorties au parc,  à la visite de la mosquée, aux multiples cadeaux, aux conseils de Burak sur notre voyage et nos nombreuses et tardives discussions sur la Turquie, ou  tout simplement à la pause de 2 jours sans vélo, toujours est-il que cette super pause nous a fait un bien fou !!

Nous sommes repartis avec l’énergie nécessaire pour nos derniers jours de vélos avant les vacances !

Un premier soir à Denizkent, nous avons testé le bivouac par grand vent !!

La tente a passé la nuit à se coucher pour nous chatouiller les narines et nous avons lutter comme nous pouvions.

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Le lendemain, le vent continuait à nous tester et là, nous avons vécus quelques kilomètres très très éprouvant !! avec les bourrasques qui nous poussaient sur la route à chaque passage de camion !! Vent de face, un peu de côté qui nous oblige à lutter aussi vis à vis de la direction de nos vélos, du coup à chaque passage de camion, l’appel d’air semble nous coucher à terre.. c’est dans ces moments là qu’on se rend compte que nos mini Biker sont super patients… Lola lutte toute la journée sans jamais se plaindre, Myrtille passera des heures dans la chariote à raconter sa vie à Nino, et Nino en profitera pour faire de très longues siestes…

Nous n’avons jamais autant apprécié notre arrivée à Bandirma, chez Baris et Melike nos hôtes que Burak a contacté pour nous par l’intermédiaire d’un groupe Facebook. Un accueil formidable chez ce jeune couple récemment marié, très intéressé par les pays européens. Nous aurons l’occasion de leur présenter le réseau Wharshower et ils en sont rapidement devenus membres !

Le lendemain, nous prenons un ferry direction Istanbul, l’objectif étant d’entrer dans cette ville de presque 20 millions d’habitants en évitant un maximum de circulation automobile. Nous devions être prêt assez tôt, ce qui correspond tout à fait au rythme de Melike qui part travailler. Notre adorable couple se réveille très tôt pour que l’on puisse bénéficier d’un kahvalti digne de ce nom !

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Pour la suite, tout se déroule comme prévu, départ dans un timing parfait, itinéraire très simple jusqu’au port et nous voilà prêt à prendre notre ferry quasiment une heure avant l’heure de départ annoncé. Nous souhaitons être en avance puisque nous craignons de se faire refuser l’accès au ferry qui annonce un maximum de 3 vélos à bord. A ce sujet, je pense finalement que nous n’avions pas grand chose à craindre. Mais ce que nous n’avons pas vu venir, c’est que cette tempête que nous avons eu les jours précédents, accompagnés de quelques pluies dans la nuit correspond à de très gros orages sur Istanbul. Et au moment où nous aurions du monter à bord de notre ferry, nous apprenons qu’il est finalement annulé pour des raisons météo! Le ferry du soir sera peut-être maintenu, sinon il faudra revenir demain !!

Heureusement, Baris notre warmshower travaille du soir et nous a déjà dit qu’en cas de problème on pouvait revenir chez lui, un grand merci à lui. Nous avons donc pu passer la journée à l’abri et regarder à la télévision l’ampleur des dégâts de ces orages sur Istanbul (inondations, lignes de métros bloqués, …). Nous avons finalement pu prendre le ferry de l’après-midi pour rejoindre les parents de Marine qui nous attendaient à Istanbul !

Après 2H de traversée pleine de houle (et oui, même si la tempête s’est calmée, on n’est loin d’avoir une mer d’huile!!),nous arrivons à Istanbul, première grande étape de notre voyage !!

Nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’un appartement appartenant à des amis des parents de Marine. Il est dans les hauteurs d’Istanbul entre la tour Galata et la place Taxim. Aucune raison d’être inquiéter par les inondations, mais en revanche ça monte beaucoup !! Après de grandes retrouvailles émouvantes, (surtout pour Nino, étonnamment, ce grand bébé est tout impressionné) Philippe, le papa de Marine et Pierre-Yves s’occupent de monter toutes ces côtes à vélo pendant que Marine, Marie-Claire (la maman de Marine) et les enfants s’organisent pour prendre le métro, qui est justement fermé pour cause d’inondation !! C’est juste un petite test d’orientation pour Marine et Marie-Claire qui arrivent les premières à l’appartement grâce à un bus qui les déposent juste à côté !!

Nous sommes accueillis par Jean-Nicolas, Enseignant Français qui a travaillé dans de nombreux pays et qui est désormais directeur d’une école maternelle Française. Nous aurons la chance de partager quelques soirées avant que lui aussi profite de ses vacances, qu’il passe : en France ! Nous ferons aussi la rencontre de son fils, Tristan qui vit à Istanbul avec sa fiancée Selin. Nous apprécions ces rencontres avec des Français expatriés, l’occasion pour nous de bien comprendre comment vit la Turquie !

Pendant, notre séjour à Istanbul, nous poserons les vélos pour 2 semaines, histoire de visiter un peu cette grande ville et pour un périple en Bus pour Ignaeda, petite station balnéaire sur le bord de la mer noire à quelques kilomètres de la frontière bulgare.

Une semaine de plage, de repos et de retrouvaille familiale. En effet, nous passerons toutes cette période avec les parents de Marine et nous serons rejoint par Lucie, sa sœur aîné et Sam’, son conjoint.

Cette semaine était bien agréable, et une grande joie pour Myrtille de pouvoir fêter ses 3 ans en famille !!

A près une semaine de bord de mer, nous voilà de retour à Istanbul, juste après un nouvel épisode orageux d’une rare violence !! Les façades et la toiture de l’appartement en ont fait les frais ! En 10 jours, c’est la deuxième fois que de gros orages ont lieux juste avant notre arrivée sur Istanbul. Et, à priori ces événement sont vraiment exceptionnelles. Nous sommes vraiment désolé pour les dégâts occasionnés, mais nous relativisons assez vite en imaginant ce que nous serions devenus dans notre petite tente dans ces conditions !!

Beaucoup Beaucoup plus de photos Stanbouliotes et familiales sur ce lien

Nous reprenons nos vélos après 2 semaines de pause et toujours pour éviter la circulation automobile, nous partons en bateau-bus d’Eminönü en plein centre pour être déposé à Anadolu Kavagi, tout au nord du Bosphore, à proximité pour longer la mer noire. Ces bateaux ne circulant que tôt le matin et tard le soir, nous avons privilégié une arrivée en soirée. Nous avions repéré un petit terrain idéal pour bivouaquer en arrivant. Du bateau, l’herbe est belle, quelques terrains de sport à proximité, l’idéal !! Mais arrivé sur place nous découvrons que toute cette zone est désormais un terrain militaire. Il faut donc vite changer de plan, puisque la nuit est en train de tomber. Ce petit village est rempli de restaurants et « d’Otopark » (parking), mais nous ne trouvons ni hôtel, ni petit espace pour planter la tente. Enfin si, nous avons repéré une toute petite place, dans un petit parc à côté d’un toboggan, mais en posant la question à la voisine d’en face elle nous fait rapidement comprendre qu’il serait préférable d’aller voir ailleurs !

Finalement, nous tentons notre chance dans un Otopark avec de la pelouse, en se disant que nos vélos et notre tente ne prennent pas plus de place qu’une voiture. Dans un premier temps, on sent beaucoup de gêne dans la réponse, surtout concernant le fait qu’il n’y ait pas de toilettes. Nous insistons sur le fait que nous n’avons pas besoin de toilettes, et nous voilà autorisé à monter notre tente.

Suite à cela, nous irons de surprise en surprise. Après des fruits et du çay offert en soirée, nous sommes attendus après notre réveil pour utiliser les toilettes de la maison et partager un kahvalti !!! Toujours aussi sublime !! Comme toujours, nos enfants jouent avec nos hôtes et ce coup ci, nous ressentons beaucoup d’émotions. Nos enfants ont l’air de les remplir de bonheur, et nous ne pouvons qu’apprécier ces moments merveilleux. Pour autant notre compréhension reste limitée par la barrière de la langue.

Après cet accueil, nous repartons plein d’entrain avec nos vélos et heureusement, puisque nous commençons directement par de grosses côtes à plus de 10 %, nous iront jusqu’à notre maximum 19%. Viennent s’ajouter à cela quelques complications dans nos itinéraires puisque certaines routes sont désormais fermées pour laisser la place à des terrains militaires. Ici, l’armée est très importante, la Turquie possède la 2ème armée de l’Otan en effectif, derrière les USA et la 8ème armée mondiale. Sur place, cela se traduit par de nombreux terrains militaires et une forte présence d’engins militaires dans l’espace public. Oui, moi qui était déjà choqué de voir autant d’armes de guerre portées par les patrouilles dans les lieux publics en France, nous voilà désormais face à des Tanks en plein cœur d’Istanbul !!! et partout dans le reste du pays !!

Pour les bivouacs, nous découvrons une nouvelle formule, les Piknik Alani ( aire de pique-nique). Cela correspond à des restaurants de plein air, avec des espaces de jeux, où tu peux venir avec ta nourriture. Tu négocies, alors ce que tu consommes et un éventuel prix d’accès. Et dans cette négociation, il est bien évidemment possible de demander à passer la nuit dans la tente. Il y a de l’eau, des toilettes, en revanche ce n’est logiquement pas équipé de douche.

Arrivé à Sile, une petite station balnéaire, nous nous installons dans un camping de bord de mer. Enfin, ce qui porte le nom de camping, mais qui n’a rien à voir à un camping. Pour résumer, nous sommes à côté d’un bar-restaurant de bord de mer qui s’occupe aussi de sanitaires sur la plage (pour aller aux toilettes ou se doucher en quittant la plage). Ici, les toilettes sont toujours payantes, donc ces sanitaires de bord de mer font vraiment parti du buisness. Derrière le restaurant il y a quelques tentes pour les personnes qui travaillent ici et un petit bout de terrain, juste à côté d’un tas de matériels cassés et d’une petite cage pour le chien qui n’a pas l’air très agréable. C’est donc pour ce petit bout de terrain qui peut au maximum accueillir 3 ou 4 tentes, que ce lieu s’appelle camping… Nous sommes bien accueillis, mais nous ne sommes guère mieux installés que pour nos précédents bivouacs. Ce sera finalement notre seule expérience de camping officiel en Turquie.

Après Lola et Myrtille au Piknik Alani, c’est au tour de Nino d’être malade. Fièvre, vomissement et petits boutons. Pour Nino cela ressemble à des petits boutons de varicelles, alors on décide de s’arrêter à l’hôtel, pour être sûr de pouvoir soigner Nino comme il faut et le protéger du soleil et des fortes chaleurs. Finalement, ce n’est pas la varicelle, mais un petit virus attrapé par toute la famille, on est mal foutu!

Ces petites maladies, accompagnées d’un bord de Mer Noire bien abrupte et d’une chaleur difficile à supporter, nous pousse à prendre un bus à Sakarya pour écourter notre itinéraire Turque. En effet, longer la mer noire demande de gros dénivelés et ici la chaleur est humide, ce qui la rend difficilement supportable. Après une petit journée de réflexion, nous prenons la décision de prendre un bus de nuit jusqu’à Erzurum. Ce qui correspond à 1000km, nous amène à l’est du pays et nous fait gagner plus de 1500 m d’altitude avec un climat aussi chaud, mais sec et surtout, une altitude qui amène un peu de fraîcheur en fin de journée.

Bon, pour concrétiser ce projet, il faut réussirà faire tenir tout notre bardas dans la soute du bus.

A ce moment là, nous sommes en Auberge de Jeunesse au kampus city 54 et son responsable Mehmet fera tout pour faciliter le départ. Il m’accompagne jusqu’à l’agence qui fait cette ligne, négocie la possibilité de prendre les vélos. Ils acceptent, on prend les billets et c’est partis !!

Enfin presque, après un bon moment pour organiser nos sacoches et tout plier, un petit moment d’attente puisque ce bus partait d’Istanbul et qu’il était retardé par la circulation, nous voilà prêt à monter mais le chauffeur estime que nous avons trop de bagages et qu’il faut donc acheter un billet supplémentaire. On passera un petit quart d’heure pour expliquer que tout était vu avec l’agence, avant de comprendre qu’il s’agit bien d’une pratique courante lors de bagages importants et que si nous refusons, ils nous laissent sur place avec nos bagages sans aucune autre solution.

On paye donc un billet supplémentaire (qui je pense va directement dans la poche du chauffeur).

Après 15H de bus où nos enfant ont quasiment fait une nuit complète, nous arrivons à Erzurum, dans l’est de la Turquie. C’est dans cette ville que nous devions passer quelques jours pour attendre nos visas Iraniens. Sauf, que pour cela, il faut avoir fait une première démarche par internet afin d’obtenir un numéro d’enregistrement nécessaire pour une demande de visa. Comme nous n’avions pas prévu arriver si tôt à Erzurum, nous n’avons pas ce numéro, et il faut prévoir une bonne semaine pour l’obtenir. Nous prenons donc la décision de ne pas attendre si longtemps sur Erzurum, mais de modifier un peu la suite de l’itinéraire vers la Géorgie et l’Azerbaïdjan, et reporter cette demande de visa à l’ambassade de Tbilissi en Géorgie (ce qui nous laissait le temps de faire cette première demande par internet.)

Finalement, nous resterons quelques jours dans un hôtel à Erzurum, le temps pour Marine et P-Yves de se remettre d’une bonne tourista, assez sévère.

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Après 3 jours , à rester coucher et à sortir que pour aller au premier parc de jeux pour les enfants et faire quelques courses, nous commençons à aller un peu mieux. Nous rencontrons Nouri et Nourda, un couple turc désormais à la retraite qui on vécu très longtemps en France et qui habite juste en face l’hôtel où nous sommes. Ils nous proposent de nous escorter pour une visite de la ville, ce que nous acceptons avec plaisir. Cela nous permet enfin de visiter la ville d’Erzurum, notamment d’anciennes maisons datant de l’empire Ottoman vraiment magnifiques. Suite à cette visite ils nous invitent au restaurant au pied de la station de ski sur les hauteurs d’Erzurum. Vu la chaleur, nous avons du mal à nous imaginer dans une station de ski, pour autant, nous sommes quasiment à 2000m d’Altitude et nous comprenons qu’ici les hivers sont très froid !!

Ensuite, nos « guides » nous redépose à l’hôtel et nous sommes touchés par tant de gentillesse, qui nous rappelle à quel point l’hospitalité est importante en Turquie.

Une fois remis d’aplomb, nous repartons pour une notre dernière semaine de vélo en Turquie, et ça nous fait du bien de rouler avec un air plus frais en altitude. Dans un premier temps, nous sommes dans de grandes plaines bien roulantes et légèrement descendantes avec des paysages magnifiques. Mais les montagnes restent les montagnes, et cela nous prépare à quelques belles ascensions à venir !!

Nous trouverons de magnifiques sites pour bivouaquer, de magnifiques prairie où tout le monde vient pique-niquer, de supers accueils dans des petits hameaux et dans la nature qui est magnifique !! En revanche, nous aurons quelques mauvaises rencontres, ce qui n’étaient jamais arrivés en Turquie, notamment avec quelques groupes d’enfants, qui nous abordent en criant « money, money !!  », regardent notre équipement, touchent à tout ce qu’ils peuvent et réclament de nouveau de l’argent !! Ces rencontres sont assez désagréables et suite à un petit vol d’opinel, nous comprenons que ce n’est pas qu’une mauvaise impression. De même, pour nos derniers jours dans l’Est de la Turquie, qui est beaucoup plus traditionnel, avec notamment un port du voile généralisé, Marine sera gênée par quelques regards et quelques approches peu respectueuses…

Il n’empêche que la Turquie reste la Turquie et que ces quelques dernières rencontres n’enlèvent rien à l’hospitalité que nous avons reçu qui a duré jusqu’à la Frontière.

Fort heureusement nous terminons cette traversée de la Turquie par quelques fabuleuses rencontres. Nous serons conviés à installe notre tente au pied d’une maison en construction par toute une équipe de « gars de chantier », qui feront tout ce qu’ils peuvent pour nous apporter ce dont nous pourrions avoir besoin. Quelques jours plus tard, en cherchant un espace à l’ombre pour pique-niquer, nous rencontrons une famille qui nous installe tables, coussins, … nous apporte le thé, le pain, le fromage, l’eau fraîche, … tout ce qu’il faut pour une vrai pause déjeuner !!

Et pour finir, dans la série de nos belles rencontres de l’Est de la Turquie, un accueil Wharmshower à Hanak chez Cüneyd. Il est policier, et nous sommes donc hébergé à « l’hôtel de police » !! Un accueil vraiment agréable, et malgré son travail de nuit, nous partagerons de délicieux repas et kahvalti.

Après Hanak, quelques grosses montées nous attendent. Heureusement, une petite camionnette eut pitié de nous lors de l’ascension la plus importante, ce qui nous épargne quelques 400 mètre de dénivelé et une côte de 10%. Mais, à notre grand regret, notre conducteur n’avait pas compris que l’on souhaitait être déposé au col pour profiter de cette vue magnifique. Il nous déposera un petit kilomètre plus loin, la vue est toujours aussi magnifique, mais nous n’aurons donc pas pédaler au point culminant de notre voyage à 2550 m d’altitude. (et oui, un sommet, ça se mérite!!!)

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Suite à cela, nous aurons quelques efforts à fournir pour une dernière côte avant de rejoindre un jolie spot de bivouac à proximité d’une source à tout juste 4 kilomètres de la frontière géorgienne.

Nous quittons donc la Turquie le 21 août, après y avoir passé un mois et demi.

Malgré toutes nos périodes de pauses, et notre traversée en bus, nous avons eu de nombreuses étapes fortes éprouvantes, par la chaleur, le vent et les côtes à fort pourcentage. Nous avons pu remarquer de fort contrastes entre les différentes partie de la Turquie, notamment vis à vis du poids de la religion et une séparation très forte au sujet du Président Turc Recep Tayyip Erdogan, détesté par certains, adulés par d’autres. Quelque soit le parti pris, il est souvent annoncé que les médias mentent à son sujet. De notre côté, nous avons été frappé par les campagnes d’affichages tantôt pour marquer l’anniversaire de la tentative de putch du 15 juillet 2016, tantôt pour marquer le dévouement du président pour son pays. De telles propagandes d’Etats reste pour nous inimaginable.

Et voilà, c’est avec beaucoup de retard et peu de photos pour l’instant que nous finissons ce long article sur ce grand pays, direction la Géorgie !

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2 réflexions sur “La Turquie, un grand pays !!!

  1. que d aventures 😉 ca fait plaisir de vous voir et de vous lire et surtout de voir comment les enfants grandissent, vous avez l air heureux en tout cas 😉 pour nous dans quelques jours se sont les vacances, les premières à 3 😉 on vous fait des gros bisous

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  2. Bonjour Lola et toute la petite famille,
    Nous avons changé de classe, la rentrée s’est bien passée.
    « J’espère que tu passes un bon moment! » Lili
    « Je t’aime bien Lola! » Margaux
    « J’espère que tout va bien Lola! » Morgane
    « Tu nous manques Lola! » toute la classe
    « J’espère que tu n’es pas trop fatiguée! » Léon

    Avec Anna on travaille sur l’histoire du Petit Poucet, tu peux aller écouter notre histoire sur le blog de l’école (blog école Gutenberg la chapelle du bois), on a une mascotte qui s’appelle Cracotte.
    On te fait plein de bisous Lola!!
    Tes copains de GS et Anna!

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