Bulgarie

Samedi 17 juin, nous passons la frontière en fin d’après-midi.

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Après un long moment d’attente pour passer la douane, nous nous permettons une petite pause au premier parking Bulgare.

Le décor est assez surprenant, puisque nous sommes entourés de bâtiments à l’abandon, avec les toits et les intérieurs qui commencent à s’effondrer. Il s’agit d’anciens magasins que l’on trouve fréquemment à la frontière. Peu de temps après nous trouverons les nouveaux magasins dans de sommaires préfabriqués. De cette première observation, nous nous poserons quelques questions, pourquoi les anciens bâtiments ne sont pas rénovés, pour y installer ces magasins.

Nous comprendront très rapidement, que par soucis d’économie, les anciens bâtiments sont rarement détruits ou rénovés.

De la frontière à Sofia, la route est assez fréquentée, et nous préférons prendre un petit chemin pavé (qui doit être une ancienne route). Nous sommes les seuls sur ce chemin et c’est très agréable. Nous poserons finalement notre bivouac sur le bord de ce chemin, devant une maison secondaire.

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Avec les pluies de la journée, tout est bien humide au grand bonheur de Lola qui passe son temps à observer les escargots qui bullent !! Myrtille, elle, accuse le coup de notre petite escapade tardive de la veille en Serbie pour retirer la tique de Nino et enchaînera sieste + nuit avec tout juste une demi-heure d’éveil pour manger.

Nous avons l’impression de coucher nos enfants relativement tôt malgré une petite saucée à la fin du repas. Nous finissons notre rangement quotidien avant de regarder l’heure : 22H30. Ce n’est pas possible, le temps passe trop vite. On prend tout de même le temps d’écrire quelques lignes sur l’ordinateur et là : 21H30 !! Et oui, sans s’en rendre compte, nos téléphones étaient passés à l’heure Bulgare, soit une heure plus tard !!

Nous passerons une nuit très agréable sur ce spot de bivouac. Notre seule rencontre sera la police aux frontières, le lendemain matin qui venait s’assurer que nous n’étions pas entré illégalement dans l’Union Européenne. Nous étions en plein petit déjeuner de la fête des père où Nino venait de faire un très beau cadeau : une nuit entière sans se réveiller !!!

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Très peu de kilomètres pour cette matinée sur cette route pavée. En effet, nous comprenons qu’en changeant de pays, il sera un peu plus difficile de trouver ce qu’il nous faut dans les petits magasins de campagne. On est dimanche, les villages sont très espacés, alors au bout de 7 kilomètres, il est 11h37 heure locale (soit 10h37 pour nous qui arrivions de la Serbie), on vient de tomber sur des magasins fermés et un dernier ouvert mais pas grand chose pour faire un repas. Alors, la décision est prise on s’arrête au restaurant, pour repartir au plus tôt.

Finalement, nous aurons été très efficaces, puisqu’ après le repas, Lola et Myrtille font la sieste dans la chariote, Nino quant à lui sera bercé pendant 3H dans le dos de Pierre-Yves. Au total, 52 km sans pause pour arriver chez notre hôte Wharmshower à Sofia. Une belle journée de fête des pères ou P-Yves aura promené ses 3 enfants toute la journée !

A Sofia nous sommes accueillis chez Owain et Kristi, et leurs deux jeunes enfants. Eux aussi voyagent à vélo et il y a des vélos dans tout l’appartement. Nous sommes très bien accueillis dans cette famille où les enfants peuvent jouer avec d’autres enfants (Philip et Gwynet). Nos vélos sont aussi très bien accompagnés, puisqu’ils sont soigneusement garés cohabitent avec des vélos, adultes, 1 tandem adulte / enfant, des remorque vélo, draisienne, tricycle, vélo enfants …

On ne compte même plus le nombre de roues, mais si j’ai bien compris la devise d’Owain : « si tu y laisses ton passeport, tu peux y laisser ton vélo. » Voila pourquoi aucun de ses jolis deux roues ne stationnent dehors.

Après une première soirée très agréable en compagnie de nos hôtes à discuter de nos voyages à vélo respectifs, nous prenons une journée de pause pour visiter un peu Sofia et faire quelques courses. Côté shopping, nous avons trouvé ce que nous cherchions, côté visite, on est loin d’être les meilleurs sur le sujet. Disons, qu’à part le tram et les rues piétonnes du centre ville nous n’avons pas vu grand chose.

Souvent, après nos journées de pauses, nous sommes long à nous remettre en marche. Alors si on ajoute à cela nos deux nuits où Nino n’a pas voulu dormir, le résultat correspond à une toute petite étape pour repartir de Sofia. Juste de quoi sortir de la ville pour s’installer sur le bord d’une petite rivière, avec des petits aménagements (tables, bancs, …) très pratiques. Fabrication artisanale avec des palettes pour ce petit espace de pêche où de nombreuses familles se retrouvent pour un barbecue.

Pour la suite du parcours, nous prenons la direction des montagnes. Nous découvrons de jolies lacs mais l’ensemble des accès à la berge sont des propriétés privées. Quel dommage !! Afin d’en profiter un petit peu quand même, nous ferons une petite pause déjeuner dans un restaurant sur le bord du lac d’Iskar.

Les paysages de montagnes sont tellement magnifiques, qu’en arrivant à Samokov, nous prenons la décision de continuer notre itinéraire en restant au maximum en altitude.

Nous fêterons la musique au son de notre enceinte Bluetooth, le bain des enfants swing en ce 21 juin !

On apprécie cette ruralité bulgare, où l’usage du cheval est encore très fréquente, que ce soit dans les champs ou sur les routes pour transporter le foin.

On découvre des stations de ski comme celle de Borovets, de la neige et des dénivelés très importants. Et oui !! Nous avons toujours le même problème, la montagne c’est magnifique, mais dur, dur, dur de monter des fortes pentes toute la journée.

La pause pique-nique est l’occasion de changer les patins de freins du tandem. Qui dit longues montées, dit longues descentes ! Et, à deux sur un seul vélo, on dévale à toute vitesse… Mais pas trop quand même…

Alors après quelques montées assez intenses, nous prenons la décision de se faciliter la tâche pour la prochaine en prenant le train à Septemvri. Plus facile pour s’attaquer aux côtes, certes, mais ce fut tout de même une grande aventure.

Nous prenons quelques renseignements à une première gare (où tout est écrit en alphabet cyrillique et où la personne du guichet ne parle pas un seul mot d’anglais), nous comprenons que notre train part le lendemain à 8h30. Nous cherchons donc un bivouac à proximité de la gare.

Le secteur ne nous inspire pas trop au premier abord, alors nous demandons au poste de police juste en face la gare, où est-il possible de poser la tente ? Après une longue discussion (entre eux), les policiers finissent par nous proposer de nous installer au pied de quelques arbres fruitiers au sein même de la caserne.

Ils débranchent les caméras de vidéosurveillance, et l’alarme ; nous sommes invités par les voisins, les pompiers à venir utiliser leur douche et leurs toilettes !!! Un accueil formidable. Une seule contrainte, le lendemain, nous devons avoir quitter les lieux à 7H, avant l’arrivée du « chef », pour de pas causer d’ennuis à nos hôtes !!

Le lendemain, nous sommes donc prêt assez tôt et nous commençons par un petit déjeuner en ville. Les bars ne sont pas encore ouverts, mais nous trouvons notre bonheur grâce à une petite épicerie. Suite à cela, il nous reste un peu de temps pour aller acheter quelques timbres à la poste.

En revenant de la poste, alors que nous sommes fin prêt à prendre le train, nous perdons une roue de la chariote avec Lola et Myrtille à bord. Nous roulions doucement, personne n’a mal, mais nous sommes tout de même très surpris de ce qui nous arrive.

Nous avons à peine le temps de comprendre que l’on vient de casser un axe de la chariote, que nous sommes immédiatement pris en charge par un type qui arrive d’un bar de pari sportif juste en face. Il nous installe à ce bar et prend notre chariote dans sa voiture à la recherche d’une solution pour nous. Un peu plus tard, il revient nous voir avec une personne qui parle français. Il l’a fait venir pour faciliter la traduction. Il nous explique alors que notre chariote est au garage, et que le garagiste va nous usiner un nouvel axe et que tout sera prêt dans deux heures.

Nous attendrons patiemment dans ce bar où nous profiterons d’internet, commandons une autre boisson, rassurés de cette solution inespérée.

C’est ainsi que tout juste 2 heures après notre incident, notre chariote est prête à rouler. Le garagiste est venu nous expliquer ce qu’il avait fait et nous a demandé 20 leva (soit 10€) pour la réparation. Et impossible de laisser de l’argent à la personne qui nous a aidé, ni au bar d’ailleurs qui n’a pas voulu qu l’on règle nos consommations.

Nous sommes impressionnés par cette prise en charge encore bien plus efficace que les assistances des grandes compagnies d’assurance.

Mais les aventures de la journée ne s’arrêtent pas là !!

La deuxième étape très sportive concerne le chargement de nos vélos et de nos bagages dans un petit train de montagne. Après 10 minutes de « TETRIS » géant entrecoupé de nombreux conseils des passagers en bulgare, nous avions réussi à tout mettre à bord. (Sans avoir à tester une des propositions qui consistait à accrocher nos vélos à l’arrière du train …).

Ce petit train de montagne au départ de Septemvri, passant par Velingrad avant de s’attaquer à des montées vertigineuses, nous a permis de monter 1000 mètres de dénivelé sans le moindre effort. Il prend son temps, nous laisse le temps de profiter des paysages magnifiques. Pour ce circuit, il n’y a qu’une seule voie, les trains sont donc obliger de s’attendre en gare pour pouvoir se croiser. Cela permet à tous les passagers de descendre, de se rafraîchir à la fontaine. Ceci est très agréable puisqu’il fait très très chaud. Et grâce à ces petites pauses, nous avons pu descendre tout notre barda sans tracas, avec quelques passagers qui nous ont donné un petit coup de main.

A ce stade du voyage, nous arrivons à notre point culminant : Avramovo, 1267m.

Il ne reste plus qu’à profiter des paysages de montagnes tout en se laissant aller dans la descente !!!

Enfin, on reste tout de même prudent puisque les deux axes de la chariote ayant toujours été sollicités en même temps, si un premier axe a lâché, il est fort probable qu’il se produise la même chose de l’autre côté.

Quelques kilomètres plus tard, nous nous arrêtons pour acheter quelques produits de la ferme vendu sur le bord de la route.

Après un petit moment d’incompréhension pour Marine concernant le fromage, qui se dit en Bulgare : Sirene (à prononcer siréné). Hors, nous venions de passer quelques semaines dans des pays où le fromage se dit : Sir. Au moment où P-Yves demande du fromage, Marine comprend « Siré Né » qu’elle traduit par il n’y a pas de fromage, alors que cette vendeuse nous invitait justement à venir voir ses fromages qu’elle maintenait au frais dans un seau sous une fontaine d’eau fraîche. Nous repartons donc avec notre petit morceau de fromage fort agréable à déguster. Quelques kilomètres plus loin, nous trouvons une petite prairie sur le bord du torrent qui semble être le terrain idéal pour un petit bivouac. Au moment, où Marine repère ce petit coin de paradis, P-Yves est aux premières loges pour assister à une course poursuite entre deux voitures. Le passager de la deuxième voiture, est armé et nous avons ainsi entendu quelques coups de feu retentir dans la montagne. P-Yves reste persuadé qu’il s’agissait d’une voiture de police banalisée qui essayait d’arrêter une autre voiture en tirant dans les pneus. Nous ne prendrons bien évidemment pas le temps de vérifier, se disant que cette journée de seulement 8 km de vélo était déjà bien chargée en émotions !!

Le lendemain, nous repartons après avoir passé une nuit bien reposante sur le bord de ce petit torrent. Quelques kilomètres plus tard nous aurons la chance d’arriver à Yakorouda pour aller faire quelques courses. Il y a beaucoup de monde dans les rues dans ce petit village où tout le monde se retrouve pour ce jour de marché. Nous profitons pleinement de cette ambiance rurale et conviviale. Ici, on sent qu’il reste beaucoup de traces de la présence de l’empire ottoman, on retrouve quelques habitudes que nous avions perdues depuis la Bosnie, comme la présence de mosquée, les appels à la prière, …

Cela faisait quelques jours que nous enchaînions les bivouacs, et les journées étaient très chaudes. D’après notre application GPS, après une bonne matinée de vélo, on pouvait rejoindre un petit village avec une piscine. On repousse donc la fin de cette matinée, après quelques montées sous un soleil de plomb pour rejoindre le village d’Elechnitsa. En arrivant, Marine est très septique sur le fait qu’un village si petit puisse avoir une piscine. Mais notre GPS avait bien raison et nous découvrons ainsi une piscine alimentée par une source d’eau chaude !!! Enfin non, d’eau super chaude. Quelle bonheur !! Les filles passent des heures dans l’eau, et tout est tellement agréables que P-Yves profitera d’une petite sieste de Nino pour se renseigner sur un hébergement à proximité, la villa Atika. Les tarifs pour héberger toute notre petite famille, sont de moins de 20 € la nuit, la décision est donc prise de passer 2 nuits dans ce village fabuleux au pied des montagnes.

Nous enchaînons donc avec une petite journée pour profiter des lieux : petite balade au près du torrent, une longue sieste bien au frais et une grande après-midi de piscine !!

Cette petite pause nous permet de dépenser nos derniers leva en gardant juste ce qu’il faut pour notre dernière étape Bulgare.

Nous repartons pour passer au pied de la station de ski de Bansko (apparemment très réputée en Bulgarie). Toujours de magnifiques paysages de montagne, toujours de grosses chaleurs, et une utilisation du cheval quasiment généralisée pour tous les agriculteurs de la vallée.

Nous ferons quelques petites pauses pour observer les cigognes de plus en plus nombreuses, pour finir notre journée dans le dernier village Bulgare avant la frontière Grecque : Sadovo.

Nous avons été très bien accueillis dans ce petit village. Nous avons d’abord demandé à quelques habitants si on pouvait poser notre tente, et rapidement nous avons compris que cela ne posait pas de problème de nous installer sur la pelouse devant une salle municipale. Nous sommes en plein cœur du village, à quelques pas des jeux pour enfants, de la source du village et de ses quelques magasins. A peine installé, P-Yves se met à chercher quelques bouts de bois pour notre réchaud.

Les enfants et jeunes adolescent remarquant cela se sont alors tous mis à aller chercher du bois et c’est toute une file indienne de jeunes Bulgares qui sont venus nous déposer du bois pour nous en faire tout un stock en tout juste 5 minutes. Un peu plus tard, ce seront les adultes du village qui viendront nous rendre visite pou nous offrir encore de nombreux cadeaux (biscuits, bonbons, fruits, …). Après quelques approches timides des jeunes adolescents qui se demandaient bien ce que nous faisions, nous avons eu une longues discussions en anglais pour présenter notre voyage. Ils étaient émerveillés par ce que nous étions en train de réaliser.

Cette dernière nuit Bulgare fut vraiment agréable dans ce petit village où nous étions devenus les héros du jour !

Il nous en fallait des forces pour s’attaquer aux grosses montées sous une grande chaleur pour arriver en Grèce !!!

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à suivre …

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