09-05-2017
Nous prenons du retard sur le blog, mais avons tellement de chose à écrire que ça se bouscule un peu dans nos têtes ! Entre se souvenir des détails de ce qui nous a marqué et les éléments récents qu’on aimerait raconter tout de suite, c’est le bazar !
Alors, on réussira peut être à écrire au jour le jour à un moment…
Nous passons la frontière Slovène en ayant le sentiment d’avoir pu profiter de ce pays, en deux tout petits jours. Mais ça nous convient. Après la frontière Croate, on retrouve les marais salant mais pas grand chose d’autre. On débarque dans un autre monde ! Premier magasin, première prise de conscience : nous pouvons ranger nos euros, maintenant, c’est en Kuna que ça se passe. Pierre-Yves se sent un peu perdu quand il se rend compte à la caisse qu’il n’a pas la bonne monnaie ! On se sentait dépaysé en Slovénie, mais là, c’est l’hallu !
1 € correspond plus ou moins à 7 kuna, on prend quelque minutes pour se souvenirs de notre table de 7, et c’est parti. Tous ces calculs mentaux nous renvois à l’époque des Francs (valeur assez proche). Marrant.
Nous passons la première nuit en Croatie dans un gros gros camping, couplé avec un gros gros hôtel, (et une grosse grosse soirée bien trop arrosée pour nos voisins de l’hôtel), donc une toute petite petite nuit pour nous ! Même dans les sanitaires on se serait cru en discothèque avec Néon multicolore en terme d’éclairage ! Malgré cette énorme camping, ce ne sera pas notre meilleure nuit. Tout est super bien aménagé pour les camions, caravanes et camping car, mais un tout petit carré est réservé aux tentes, si rares soient elles ! Le terrain n’étant pas entretenu, on se retrouve à dormir sur des cailloux. Heureusement qu’un petit écureuil et un petit dèj au bord de la mer nous redonne le sourire le lendemain matin !
37 petit km nous mènent jusqu’à un second camping style « à la ferme » qui n’était pas indiqué sur notre plan. Nous nous y arrêtons par hasard, fatigué de notre première vraie étape de montagne. Ça grimpe dans ce pays, surtout quand on part du bord de la mer ! Un producteur de vin et d’huile d’olive, les produits très typique de l’Istrie (cette petite péninsule de l’adriatique qui fût très disputée dans l’histoire où se croisent l’Italie, la Slovènie et la Croatie).
Depuis notre arrivée en Croatie nous avons un sentiment étrange. Nous ne sommes plus du tout accueillis comme par les Italiens. Personne ou très peu de gens nous parlent, nous arrêtent, ou nous félicitent. Quelques timides réactions de temps à autre, certains regards dissimulés mais rien de très concret.
On passe le plus souvent complètement inaperçu. D’un côté, c’est reposant, et on avance plus vite, d’un autre c’est un peu étrange.
On ne trouve pas de fontaine ni dans les villes, ni dans les cimetières, mais avant de dégainer notre super pompe à eau, on demande la plupart du temps dans les bistrots. Alors qu’au premier abord, on a vraiment l’impression que la réponse sera négative, on se retrouve toujours avec des gourdes remplies d’eau bien fraîches, et quelques fois des glaçons. Un tout petit sourire en coin, et rien de plus. C’est entre la timidité, la retenue, et la politesse. Comme si le sourire n’était pas signe de politesse, mais plus réservé pour le cadre familial, l’intime, bref, on découvre de nouvelles coutumes.
Plus on avance, plus on se dit que c’est certainement lié au coté touristique du pays. Puisqu’en s’enfonçant dans les terres, on découvre une générosité hors norme ! Alors, comme partout, il n’y a pas vraiment de règles. Cependant, nous avons pris le temps de comprendre quelques habitudes (pas ou peu de tourisme local, peu de connaissance de la tente), en apprenant quelques mots permettant plus facilement d’entrer en contact (bonjour, eau, tente, gentil, merci au revoir), nous arrivons à trouver quelques lieux de bivouac pour relier nos différents camping. Un petit coin de jardin, préparé au rotofil exprès pour l’occasion par son propriétaire, un bout de terrain de sport communal voir même la pelouse de la Policija.
Parlons paysages, incroyables paysages ! Nous avons surplombé de magnifiques falaises, observé une eau bleu turquoise transparente, arpenté de longues et rudes montées, et sommes resté ébahi face à la beauté des nombreuses îles Croates. Lola et Myrtille nous imitant certainement ont souvent répété : « Ohlala, qu’est ce que c’est beau. Ouhaou … , c’est impressioniant… »
Malgré les premiers dénivelés en « montagne russes » de l’Istrie et les côtes bien prononcée de l’île de Cres, nous maintenons notre itinéraire vers les montagnes croates. Nous quittons donc la mer Adriatique après une pause à Cres, et la traversé de l’île de Krk (non, je n’ai pas oublié de voyelle!). Ces derniers jours à patauger sous un grand soleil ont vraiment été très apprécié.
Pour sortir de cette deuxième île, pas besoin de bateau, nous empruntons un pont, mais avec un vent incroyable. Très difficile d’avancer, nous sommes quasiment immobile face à un vent qui nous couche au moindre écart. Pas très rassurant, avec de nombreux véhicules à nos côtés, puisque c’est la seule sortie de l’île. Passage très épuisant, et un peu stressant, mais notre seule perte sur ce pont aura été notre petit moulin à vent qui n’a pas tenu le choc face à à ces rafales.
Ensuite, nous aurons encore des vents très fort, (nous tentons de mettre nos trois enfants à l’abri dans la chariotte, et ça marche : Deux heures de sieste pour les trois ! Sérrés comme des sardines, mais à l’abri, et reposé!).
Très vite la majeure difficulté sera la montagne et ses dénivelés. Une première journée avec 1000 m de dénivelé positif sous le soleil, suivi d’autres tout aussi montagneuses, avec des côtes de 10 %, puis 15 %, allant même jusqu’à 18% (c’est beaucoup trop!).
En s’éloignant de la côte, on découvre une autre Croatie. Très rurale, moins touristique et beaucoup plus accueillante, drôle de contraste, mais ce n’est pas pour nous déplaire.
Au détour d’une côte bien raide, nous aurons le plaisir de rencontrer toute une école avec des enfants très curieux et des profs tellement attentionées ! De quoi nous rebooster pour finir notre dure journée.
Nous empruntons de petite route pour rejoindre Lana, notre Wharmshower à Tounj. Un accueil extraordinaire, l’occasion de se faire guider pour visiter une grotte, des petits coins de verdure magnifique, une source, … le tout suivi d’un repas préparé avec soin par sa maman. Lana est étudiante, vit chez ses parents avec son frère et c’est toute cette petite famille qui nous accueille avec grand plaisir. L’occasion pour nous d’entamer des discussions très intéressantes, sur la primaculture (que Lana s’efforce à développer), et sur cette vie moderne qui se développe, où tout se délocalise, s’exporte et s’importe en laissant s’envoler au passage les savoirs-faire de leurs territoires ruraux. C’est une réflexion qui nous a beaucoup marqué, puisque si la plupart des maisons Croates ont un petit potager et quelques animaux qui vont avec, nous découvrirons en passant en Bosnie, que cette vie en autarcie est encore bien plus présente.
Nous quitterons la Croatie par de toutes petites routes après Slunj, petite cité assez touristiques avec ces nombreuses cascades. En chemin nous rencontrons Camille et Alexis qui font leur voyage de noces en vélo ( http://camillealexis.wixsite.com/2017 ). Nous avons quasiment les mêmes destinations, mais pas le même itinéraire et surtout pas le même rythme ! Rencontre rapide, mais très agréable de pouvoir parler en Français de nos découvertes respectives. Nous leur souhaitons bon voyage !
Nous nous rapprochons de la frontière Bosniaque, et les maisons détruites nous rapellent que les Guerres d’ex Yougoslavie ne sont pas si lointaines ….
100 toits à vélo 